(2e article de cette série)
Mon premier achat, pour la longue marche, a été une paire de bottes.
Retour en arrière… Lors de ma randonnée au Mont Lafayette, je m’étais acheté des bottes de marche à une place qui ne mérite pas de pub, des bottes d’une marque pourtant réputée, semble-t-il… Défaut de la botte: un des œillets a cassé après quelques mois. Défaut du vendeur ou de l’acheteur: les bottes étaient trop petites, mes ongles de gros orteils sont morts lors de la descente…
Correction: les bottes étaient d’assez bonne qualité pour m’avoir servi de bottes d’hiver, pendant cinq ans, en fait… mais ça allait tant que je n’avais pas une heure à marcher. Alors, sitôt décidé de partir, il me fallait des bottes.
Premier magasinage dans une boutique près de là où habitait ma mère… Il n’y avait pas ma pointure, pour les bottes qui me semblaient les meilleures…
Deuxième magasinage: MEC… Là, je vais faire de la pub, je crois…
Le vendeur me trouve en arrêt devant les bottes de « grande randonnée ». Je lui explique mon projet, il me dit tout de go: « Première chose, je vais vous faire changer de présentoir » et il me déplace vers les bottes de moyenne randonnée, en m’expliquant que celles de grande randonnée sont utiles lorsqu’on part avec la tente, le sac, le matériel de camping, dans des régions où personne n’est encore allé. « Compostelle, ça fait des centaines d’années que des gens y vont, parfois même en sandales; le chemin est tapé! » Il y avait quand même une différence de prix de 125 à 200$ entre les bottes que je regardais au début et celles qu’il m’a fait essayer, différence à mon avantage. En plus, je peux essayer les bottes, « si possible pas trop dans la boue », et les retourner si elles ne me font pas, dans un délai raisonnable.
Bon; trois jours après mon choix de bottes, j’ai rendez-vous chez ma dentiste, à Verdun. Belle occasion pour essayer, tiens… Je pars de chez moi, près du métro Beaubien, et marche jusqu’au bureau de ma dentiste, en passant par le Mont-Royal, pour me donner une idée de ce que ça va donner avec un peu de dénivelé.
En partant, je croise l’archetier de chez Wilder et Davis et lui explique mon projet…
Je vois, à Outremont, une vielle dame toute cassée en deux qui s’avance sur son balcon, avec un assez gros sac de vidanges au bras. Je lui demande si elle veut un coup de main… Elle balance le sac une, deux fois, et le garroche (pas d’autre mot, en vérité) sur le bord du trottoir, en articulant « Thank you » à mon attention…
Je monte le Mont-Royal par le cimetière anglais et traverse au sommet vers le Lac des Castors, qui est encore gelé.
Début de la descente, de l’autre côté de la montagne.
Après 12 kilomètres et demie et deux heures de marche, j’arrive chez ma dentiste… Pour ne pas être en retard, j’ai marché vite, et là, j’ai chaud… Je suis un peu gêné, mais mon hygiéniste dentaire sourit…
Bon; pour faire une histoire courte: toujours pas de carie…
Retour… Je suis quand même moins pressé; il fait plus chaud, plus beau, je marche moins vite.
Verdun étant plus bas que la Petite Patrie, l’ascension est plus longue…
Puis c’est la descente par Outremont, de nouveau.
Rendu sur Fairmount, dans le coin des cafés, je suis fatigué. Ça me fait, au total, quatre heures de marche et déjà plus de 20 kilomètres… Je croise de nouveau l’archetier, qui finit de dîner sur une terrasse. Il est aussi surpris que moi. Vastes sourires des deux côtés. Je m’arrête pour collationner et raconter mon périple.
Il me restera une demi-heure pour me rendre chez moi, après un total de 25 km et autour de 400m de dénivelé au total (pas tant que ça, comparé à ce qui m’attend, en fait…).
Et les bottes? Juste une ampoule, à la pointe du deuxième orteil du pied gauche…
Par contre, après, j’avais mon cours de yoga. Là, j’ai pris mon vélo pour y aller.
Pensées pour Quynh, pour Marie-Danièle, pour André…
English digest: I tried my boots, went to the dentist, had no cavity but lots of sweat!