Il y a beaucoup de nationalités et de langues sur le chemin, mais bon, l’anglais domine assez largement comme langue commune. Assez peu de gens parlent français, sauf bien sûr quelques Français et Françaises de passage, essentiellement…
Sauf hier, à Pampelune. D’une part, il y avait Nathalia, la patronne de l’hôtel-capsule où nous nous sommes arrêtés, qui retournait toujours au français (au grand désespoir de Tina), qu’elle avait visiblement grand plaisir à parler… Sauf que l’essentiel de ce qu’elle nous a suggéré d’aller voir n’avait pas lieu…
J’ai aussi croisé Farid…
Tina était partie plus loin; il m’a arrêté sur la rue, dit quelques mots, constaté que je parlais français, puis a commencé à me raconter son histoire. Réfugié Syrien, il a marché 7000 km, et non, je n’ai pas mis un zéro de trop… Il a laissé toute sa famille en Syrie…
-Regrettez-vous?
-Oui, je regrette…
Je n’ai pas compris tout ce qu’il me disait… Sa situation est difficile, il n’a pas de papiers, il dit que ce serait plus facile en France, mais il ne peut pas y aller. Il m’a dit que des fois, il se parlait tout seul… Je l’ai cru. Je ne savais pas quoi faire d’autre que de l’écouter, avant de lui donner 5 euros… mais j’ai eu l’impression que l’écoute avait eu plus de valeur pour lui…
Non, je n’ai pas de photo. Farid a l’air de n’importe quel immigrant mal vêtu qu’on pourrait croiser dans la rue.