En Espagne, la collecte des résidus est bien organisée, il y a des conteneurs pour les déchets, pour le verre, pour les métaux, pour le papier et le carton… Et ce matin, un des camions de collecte est passé à 4:09. Grrr!
Bon, enfin… Vaguement, rendormi, reparti un peu avant 7h, déjeuné vers 8h et quelques, deux villages plus loin (il y avait une affiche, quelque part, qui disait que « pour votre sécurité les villages de X, Y et Z vous proposent de passer par le tracé de l’ancien chemin de fer »; j’ai laissé tomber), Garednuela, comme je l’écrivais tantôt.
Par contre, j’ai oublié de dire que j’avais croisé, au café, Dena, Jo et Sandra. Dena m’a raconté, elle, qu’elles ont croisé des Irlandais, la veille, qui font le Camino à petite dose: trois jours par année! Ils descendent en voiture d’Irlande, stationnent leur auto au premier village de l’année, marchent jusqu’au suivant, se réservent le gîte puis prennent le taxi pour retourner chercher leur auto, qu’ils conduisent au village suivant puis prennent un taxi pour revenir à l’actuel!
Comme quoi il y a vraiment beaucoup de façons de faire le voyage! Je ne me sens toujours pas pèlerin, j’aime encore mieux me dire voyageur, mais Kep Soo et le couple d’Argentins sont de vrais pèlerins. Certains pèlerins et certains voyageurs font tranporter leurs bagages, comme je l’écrivais une autre fois. Il y a aussi des gens qui ont leur credencial et l’utilisent pour dormir pas cher dans les albergues, dans un genre d’atmosphère simple, mais prennent le bus lorsque l’étape les ennuie, genre trop de chemin longeant la grand route… J’ai envie de les appeler des « pèleristes »… J’en parlais avec Dena, elle a proposé « tourgrims », en anglais.
Le reste de la marche a été plutôt sans histoire: douce descente vers Burgos, passage au sud de l’aéroport (un seul avion sur le tarmac; ça fait peu pour mon fix de la semaine!), tourné à droite au chemin principal (vu de loin l’ancienne aérogare et un second avion) et pris la route principale vers Burgos.
Pas jojo, en vérité; des tas de camions, zone commercialo-industrielle plutôt moche… Puis enfin la vraie ville.
Je dois dire, entre parenthèses, que, même si la ville est très belle, lorsque j’ai redécouvert hier que Burgos avait été le quartier général de Frano pendant la guerre civile, ça a un peu assombri la perspective de ma visite…
Mais, bon, après le policier qui m’indique le chemin en français, après m’être trompé d’albergue (Santiago et Santa Catalina; patronne sympa, trois règlements: heures de couvre-feu et de sortie, pas d’alcool et douche obligatoire!) mais douche (obligatoire, je le rappelle) très… Pour prendre un mot d’un autre client, Français, « On a l’esprit des colonies de vacances! ». Pas juste l’esprit, à mon avis.
Puis je sors enfin dîner et prendre la traditionnelle bière de fin d’étape. Là, assis sur la Plaza Mayor de Burgos, sous ce ciel qui s’est enfin bleui et ce petit vent léger, avec ces excellentes lentilles, tout à coup je me sens en vacances, pour la première fois depuis mon départ. Cadeau du Camino? Je ne sais pas, mais c’est très agréable.
Ma mère me suggère de me trouver un petit sac pour remplacer le vert… Je finis par trouver El Corte Inglès… mais pas trouver ce que je cherche; il y a des tas de sacs chics, qui, à mon sens, ne vont pas dans le sens de notre déplacement de groupe actuel. En plus, ils sont tous rembourrés, donc plus lourds que nécessaire. J’ajoute que ça fait drôle d’entrer dans un tel centre de la consommation, pendant un Camino.
Si le Camino veut que je me trouve un sac, il va me sauter au visage, tôt ou tard.
(Ma voisine de table, Croate, vient de m’offrir des cerises. Miam!)
English digest: feels like holiday. Nice!