En suis-je déjà à la fin de ma seconde semaine de marche?
Ce matin, déjeuner chez Manuel, aussi chouette que le souper de la veille (même s’il n’a pas chanté). Puis, test pour mon pied gauche: following herr Jürgen für zwei stunden; so far, so good, tutto va bene, muchos gracias.
Ouf, le Camino est tout un défi pour mes facultés linguistiques.
Deux heures de marche jusqu’à Castojeriz, petit déjeuner, puis deux heures de marche jusqu’à Ite de Vega, dîner… Le premier village était très joli, le second, très moche et très triste. Tellement de maisons fermées…
Autour du premier village, je rencontre Eugénie et une des Nathalie d’hier soir; nous jasons un peu sur le chemin, puis elles continuent pendant mon déjeuner avec Jürgen et Bernhard. Nous (J, B et moi) les rattrapons au début de l’ascension de la Meseta de Matolares; je monte en jasant avec Eugénie. En haut, nous (E et moi) rattrapons les deux Nathalie. Nous (tout le monde) avons pris une photo pour immortaliser ce bref moment où les Québécois ont été en majorité sur un minuscule coin du Camino…
Nous (les Québécoises et moi) nous sommes laissés juste avant la descente, de l’autre côté de ce tout petit plateau; la vue était magnifique! Malheureusement, le téléchargement de la photo précédente m’a pris 15 minutes; j’en ai un peu marre; la photo du paysage attendra.
Juste avant le second village, nous (Jürgen, Bernhard et moi) rattrapons Andrea, la dame que j’avais rencontrée à la fin de ma traversée solitaire du plateau, hier. Nous (Andrea et moi) traversons le petit village triste, prenons un peu d’eau (pour elle), un café et une bouchée (pour moi) et repartons… et croisons de nouveau Jürgen et Bernie, qui collationnaient à la sortie du village.
Nous nous arrêtons quelques instants, puis, à ma surprise, Andrea préfère repartir avec moi qu’avec les Allemands! Quelques instants après, je comprends pourquoi: elle a senti de la condescendance dans un commentaire de Jürgen, qui lui a expliqué qu’il avait enlevé ses bas pour les faire sécher, pour éviter les ampoules…
Or, elle sait tout ça. En fait, elle sait plein de choses, d’une part parce que son mari est prof de sport et thérapeute sportif (je l’apprendrai plus tard), ensuite parce qu’elle est médecin interniste, spécialiste des urgences et des protocoles antibiotiques dans un hôpital universitaire du nord de l’Allemagne.
(N’empêche… marcher et jaser avec Eugénie, puis marcher et jaser avec une médecin interniste… je me sentais étrangement en pays de connaissance…)
Andrea a décidé, en arrivant à Boadilla del Camino, d’affronter une de ses peurs: elle a pris un lit à l’albergue, plutôt que dans un machin plus chic; elle me dit que c’est sa première albergue. Par contre, en me voyant boire de l’eau du robinet, elle me dit que je suis un héros!
Elle est très drôle. J’espère avoir une histoire à raconter… Mais je peux tout de suite dire que ses remarques sur le fonctionnement des soins en Allemagne me faisaient penser à des récits que j’ai déjà entendus. Si elle vient à Montréal, je sais avec qui je vais lui suggérer de souper.
English digest: there are surprises every day on the Camino, most are very pleasant.