… Enn repartant après mon déjeuner, j’avais en tête la chanson « Inachevé » de mon ami Philippe Noireaut… Chanson qui m’avait traversé l’esprit il y a plusieurs étapes. Comme je ne savais pas comment j’irais, c’était plus sensible, disons, dans tous les sens du terme.
Mon pied gauche a oscillé, pendant toute la matinée, entre la liberté surveillée et la joie de vivre totale. Alors, disons que je ne sais plus sur quel pied danser! FIsterra? Muxia? Aujourd’hui? Demain? Les horaires de bus ne sont pas magnifiques, ce qui n’aide pas. Il y a du taxi partout, mais ce n’est évidemment pas donné.
Cela dit, avant demain, il y a aujourd’hui. Tantôt, j’étais persuadé que ce serait mon dernier bout de marche, jusqu’où je suis maintenant. J’en ai eu les larmes aux yeux, plus d’une fois. Les paysages sont encore magnifiques, et comme les collines sont assez basses, le Camino me gâte de nouveaux points de vue assez souvent merci.
En descendant, tantôt, en vue du lac de barrage vers ma droite, j’ai repensé au poème de Machado, dont le deuxième vers, « Se hace el camino al andar », a été cité par le célébrant, à la messe à Santiago.
(Photographié à Pampelune)
…Le poème me traverse l’esprit, et je me mets à pleurer à chaudes larmes…
Une petite voiture blanche sort du virage entre les arbres, et, sous le soleil de plomb, sans le moindre nuage dans le ciel ni la moindre goutte de pluie, les essuie-glaces fonctionnent!
Bon, ok, j’arrête de pleurer, j’ai saisi le message…
Au village suivant, je vois Sébastien qui me félicite pour ma persistance. Je m’arrête encore au village suivant pour dîner (d’où j’écris ceci en ce moment), Phu-Si me rejoint et me dit que mon pied sensible, c’est du pipeau!
Gnarf…
English digest: Beautiful Camino, again, lots of sceneries, lots of sun, lots of sweat… Coming to an end, beautiful to the end.