De León à Hospital de Orbigo et histoire de Britta (19e étape, mardi 6 juin 2017)

Ce matin, j’étais le dernier parti; ça faisait un petit moment que c’était arrivé, mais… Les frères, Franco et Angelo, puis le Portoricain, Adolfo, sont partis avant le lever du soleil.

Alors, bon, je suis sorti à mon tour, après avoir dormi, en deux temps, jusque plus tard que depuis un moment. Pas de déjeuner sur place, alors j’ai traversé le vieux Leon (comme aurait dit…), pris le pont et ai marché vers le village suivant, puis l’autre… Après presque deux heures de marche, j’ai déjeuné.

Après déjeuner, j’ai grogné en me retrouvant à faire un détour bucolique et totalement inutile (incluant en plus une montée et une descente) au cœur d’un échangeur autoroutier.

… En me voyant grogner, j’ai repensé à un commentaire de Quynh, l’autre jour, qui reconnaissait mon genre de contrariété…

Bon; je continue le chemin, à travers un autre village, et juste avant la sortie je vois une femme que je prends d’abord pour une locale, qui semble attendre quelque chose à l’entrée du chemin.

Juste avant de la rencontrer, je me disais que, dans un sens, j’avais maintenant de plus en plus de contacts avec de plus en plus de gens sur le Camino, mais que, paradoxalement, je marchais de plus en plus souvent seul…

Mais donc, boum, ça a changé: Britta me demande si nous pouvons marcher le prochain tronçon ensemble… Elle a peur des chiens qu’elle a vus dans le chemin. Bon; pas de souci, nous partons… et il y a encore moins de chiens que de pissenlits sur le sommet de mon crâne. Elle s’excuse presque; je lui dis que pas de souci, c’est le Camino qui a voulu que nous nous rencontrions. Alors nous marchons et jasons.

C’est sa première journée seule sur le Camino. Elle est partie de Pampelune avec son fils, voilà quelques semaines (le 16 mai, il me semble… Pour la première fois, je prends conscience que je suis peut-être rapide, finalement…).

Voyage qu’elle prévoyait de faire lorsqu’elle serait vieille. Mais son fils l’a convaincue: pourquoi attendre, pourquoi remettre? Pourquoi ne pas le faire pendant qu’elle est en forme?

Alors, entendu: elle a passé deux ans (!!!) à se construire une banque de congés de sept semaines (!!!!!) pour pouvoir faire le Camino tranquille.

En prime, elle a invité son fils, qui a accepté de faire un bout avec elle. Le fils de 22 ans, celui qui étudie en littérature. Parce que celui de 33 ans est déjà journaliste.

… Ah, elle débute la cinquantaine et est grand-mère; je lui donnais 5-6 ans de moins…

Elle m’explique qu’elle vient d’une petite ville en Allemagne où il ne se passe rien. Tellement rien qu’elle a décidé de proposer à ses amies, qui habitent comme elle dans des maisons plusieurs fois centenaires, au pied de la colline portant le château, d’ouvrir leurs maisons, une ou deux fois par années, et d’organiser des événements artistiques ou culturels. Le maire de la municipalité a embarqué, et le festival a eu lieu déjà deux ou trois fois, à quelques années d’intervalles. Je vais envoyer ma candidature pour l’année prochaine!

Britta me raconte que des gens, qui venaient surtout pour visiter les maisons ouvertes, sont sortis enchantés de ce qu’ils avaient découvert comme art: musique, danse, poésie, chant… Je la félicite d’avoir organisé pareille chose. Elle dit par contre que c’est trop, avec son travail, et qu’elle a laissé la présidence.

Parce qu’à son travail, elle est aussi gérante… des approvisionnement et de la logistique; à ce titre, elle doit prévoir l’évolution de la demande, dans l’usine de câblage où elle travaille. Donc, prévoir l’avenir? Non, essayer de prévoir l’avenir… Et nous parlons de son travail, de comment elle réagit lorsque la réalité de la vie fait changer ses plans… Elle a la délicieuse candeur de répondre que, dans le temps, ça la fâchait… et que maintenant, elle aime l’évolution que ça représente.

English digest: wonderful conversation and many km walk. Lots of fun.

Un rêve de Tina (déjeuner à Virgen del Camino, 6 juin 2017)

Je repensais ce matin, en traversant un pont (il y en a beaucoup sur le parcours, oui!), à ce rêve de Tina que je crois ne pas avoir encore raconté ici… Mais d’abord, le pont de ce matin:

C’était à la sortie de la vieille partie de Leon.

Mais donc, le rêve de Tina, qui remonte déjà à il y a deux semaines, lors de notre moment de voyage ensemble.

Une nuit, donc, je suis apparu dans son rêve… Ce n’était pas clair, disait-elle, mais ça pouvait être moi. Le rêve était complexe et contenait trois histoires. Celle me concernant était que je passais sous un pont, je prenais une pierre, assez grosse, assez complexe, l’enlevais et le pont s’écroulait. Tina, dans le rêve, était assez agitée de cela. Je lui ai demandé, après, si c’était une bonne chose ou une mauvaise, elle ne savait pas.

… Ça m’a fait penser à comment je suis dans la vie, parfois. Suis-je un briseur de ponts? Je sais que, parfois, je défais d’anciennes certitudes de mes élèves…

Enfin…

Bon; je repars.

English digest: sing « Sur le pont d’Avignon », that will do it.

Esquissés passés (déjeuner à Virgen del Camino, mardi 6 juin 2017)

Oui, au pluriel, car j’en ai oublié deux, hier soir, à Leon.

Je suis près du comptoir, dans la boutique de matériel relié aux cellulaires, en train d’effacer laborieusement la tonne de photos que m’a aimablement dupliquée le jeune vendeur qui voulait bien faire…

Entre une dame dans la cinquantaire, bonne bourgeoise rigolotte, qui me voit pitonner avec ardeur et me débite son boniment. Elle s’aperçoit que je ne comprends pas:

-Ah, non entiende?

-My espanol esta muy limitado; se parla lento, capisco un pequeno.

Et elle repart comme une mitraillette, et elle insiste, et revient à la charge, en me montrant des machins qui fonctionnent admirablement bien dans la tablette de son fils (si j’ai compris quoi que ce soit…). Je lui demande si elle veut que je l’achète, ou quoi, en français; elle repart encore de plus belle. Le vendeur revient à mon secours, au moins pour la troisième fois…

J’ai vraiment eu l’impression qu’elle prenait son pied de pouvoir parler devant quelqu’un qui a l’apparence extérieure d’un adulte raisonnablement instruit mais qui ne comprend rien à ce qu’elle dit…

– – –

Un peu plus tard mais beaucoup plus lumineux…

Je suis sur cette rue, à attendre Roberto qui est allé faire des courses pour le matin suivant. Passent trois grands ados en patins à roues alignées, deux gars et une fille, genre fin secondaire ou début CEGEP.

La fille, la dernière, patine « normalement »; le gars, le deuxième, patine avec les pieds ouverts, talons rapprochés; le premier gars patine sur un seul pied, à reculons, en se servant de son autre pied, jambe pliée au genou, pour se guider à travers la foule. Il est sérieux comme un pape et contrôle précisément sa trajectoire.

Comme pour le renard et le cerf et le train des jours précédents, désolé, pas de photo… Avoir tenté de la prendre, je n’aurais même pas pu décrire correctement ce que j’ai vu.

English digest: annoying ladies and good skaters can also be part of the Camino.

Souper à Leon (5 juin 2017)

En après-midi, après avoir eu des nouvelles de mon clavier, j’ai dîné et réservé une chambre pour Roberto et Adriana, dans un hostel pas loin, je leur devais bien ce petit service…

J’ai dormi sur une chaise dans le hall d’entrée de mon albergue, sommeil secoué de nombreuses fois, puis me suis réveillé pour aller à la rencontre de R et A et les conduire vers leur hôtel.

Ensuite, comme il y a une boutique d’équipement pour cellulaires à deux pas de mon albergue, je me suis dit que j’allais m’acheter une mémoire auxiliaire, pour éviter que mon cell ne déborde (après tout, je me suis fait refuser des photos…).

Le jeune homme, voulant bien faire, m’a fait perdre mon après-midi de vacances… Il a copié en double mes photos, dans mon cell, et rien du tout dans la première mémoire qu’il voulait me vendre… J’ai dû effacer à la main 252 duplicatas de photos 🙂

Bon; ensuite, marche en ville et souper avec Roberto et Adriana. J’en ai pris pour mon grade!

… Étonnant, mais logique, il me semble, que ce qu’ils avaient à me dire, qui était probablement beaucoup ce que j’avais à entendre, m’ait été dit dans ce qui est tout de même ma troisième langue…

Le souper était excellent, par contre. Adresse à retenir: La Cuchara Leonesa, pour la soupe à l’ail et le merlu à la basquaise. Cuisine maison, et pas de frites, pour une fois.

… Et, oui, j’écris ceci sur mon clavier! 🙂

English digest: missing space in one’s phone sucks, erasing 252 duplicated pictures by hand sucks too, but La Cuchara Leonesa is a good restaurant.

De Reliegos à León (18e étape, lundi 5 juin 2017)

Après avoir découvert mon oubli, j’ai eu un moment bougon… puis…

Puis comment rester de mauvaise humeur en voyant tout ça?

Mais il y a autre chose… Hier, lorsque Gabrielle me disait que ses motivations étaient moins élevées que les miennes, je lui ai répondu que d’une part il n’y a pas de bonne ou de mauvaise raison de faire le Camino et que d’autre part ce qu’elle faisait était la réalisation d’un rêve de longue date… ce qui est toujours très honorable.

Après tout, je connais plein de gens qui ont décidé, un jour, de suivre leurs rêves, que ce soit pour faire plus de musique (oui, je pense à toi et aussi à toi), pour passer de la musique à la médecine (au moins cinq personnes en tête), d’autre chose de très bien à la médecine (oui, toi, et aussi toi même si tu ne connais peut-être pas ce blogue) ou encore, tout lâché pour finalement être toi-même (ben oui, toi, évidemment… je me demande si tu me lis…). Enfin…

Je me suis quand même dit que j’allais laisser traîner quelques hameçons, parmi les gens qui me suivent, au cas où… Courriel à Andrea, message à Roberto…

Puis j’ai vu un homme penché vers une femme assise… et en m’approchant, ai finalement vu les chiens. Un des deux était sur le flanc et le couple s’affairait à lui mettre un genre de mitaines. J’ai été vraiment ému.

Peut-être 45 minutes ou 1h plus tard, mon pied gauche a protesté; bon, ok, on fait la pause près de la fontaine, là. Le couple aux chiens me suit, les chiens sautent dans l’eau, heureux.

Je me demande ce que veut me dire le Camino, avec ça… Devrais-je finalement devenir un adulte responsable, moi aussi? Et, bon, ok, Dogo est adorable, mais… le chien est-il vraiment essentiel?

Pendant que se jouait ce questionnement existentiel, j’approchais lentement de León. Je reprends ici l’essentiel de ma conversation avec mon pied gauche…

-Quoi? Tu veux vraiment nous laisser tomber ici, sur un tas de cailloux en bordure d’une autoroute? Je refuse, tu m’entends? Je refuse de dormir dans ce siège social de banque, ni dans cet atelier de céramique, ni dans ce magasin de robinetterie, ni chez ce débosseleur, ni chez ce concessionnaire automobile. Regarde, là-bas, c’est la cathédrale, nous allons jusque là, pas plus loin, promis, même si nous y sommes autour de midi [c’était le plan depuis Burgos, eh, enfoiré!]. Allez, on y va, merci!…

Des agents de la Guardia Civil accueillent les voyageurs et me réfèrent à une auberge, pas trop loin.

En chemin, le couple aux chiens me dépasse encore…

Arrivée à l’albergue San Francesco di Assisi. Je monte à ma chambre, pour être accueilli par deux Italiens secs. Un Portoricain me suit de peu, et nous nous faisons tous deux dire de prendre nos douches tout de suite pendant que les deux frères (je les surnomme mentalement les Fratelli Dispiacente!) vont dîner.

Puis, message d’Adriana: ils ont récupéré mon clavier!

Roberto m’avait demandé de réserver une chambre pour eux, il n’y en avait plus à l’albergue mais l’hospitalero me donne une référence sur une rue voisine. J’arrive à un resto qui fait aussi hostel, je réserve pour Roberto et Adriana et décide de dîner sur place, même si le patron semble abrupt. Je tombe sur… les Fratelli Dispiacente! Deux anciens militaires!!! Qui rient de savoir le surnom que je leur ai donnés! L’un est luthier, l’autre poète! Conversation courte (ils ont fini de dîner) mais très plaisante.

Angelo (le poète) me fait même cadeau d’un micro poème:

Il viandante ascolta il respiro della Terra

(Le voyageur écoute la respiration de la Terre)

Camino, tu es vraiment étonnant!

English digest: Camino will surprise you every day.

p.s. Mon cellulaire est saturé, faut que je fasse de la place pour pouvoir prendre d’autres photos…

 

Déjeuner à Mansilla de las Mulas (lundi 5 juin 2017)

Battu plusieurs records, depuis hier: marché 40 km dans la journée, réveillé à 4:10, sorti à 5:55, par 6°…

Marche à l’aube sur le Camino qui longe la route… En passant sous une ligne à haute tension, j’entends les branches des arbres grésiller…

Mon pied gauche va presque bien; je repense à un moment de dialogue avec Gabrielle, hier, où nous nous disions que ma relation avec mon pied ressemble aux débuts d’une histoire de cœur… Oui? Non? Mon pied et moi avons dormi ensemble mais, le matin venu, plus rien n’est certain…

Rendu enfin au village suivant, café, jus d’orange (toujours s’assurer de voir le presse-jus; les oranges espagnoles sont délicieuses mais le jus de concentré est encore plus infect qu’ailleurs, par contraste), rôties… En me disant que j’ai déjà plein de choses à raconter…

Et je m’aperçois que j’ai oublié, ou perdu, le petit clavier…

English digest: lost the keyboard… Writing is much longer…

Nuit à Reliegos (5 juin 2017)

Mes voisins ronflent, mais je dormais pareil; des chats s’engueulent dehors, mais je dormais pareil; un voisin de chambrée a claqué la porte de chambre en partant à 4h10… grrr! Le qualificatif que j’ai utilisé mentalement n’était pas gentil…

Mais ça m’a permis de recevoir « live », ou presque, les réactions de mes élèves suite à leur concert. Je ne sais pas si j’ose dire que c’est un cadeau « du » Camino mais c’est certainement un cadeau « sur le » Camino. Merci beaucoup!

Bon; il est 4:50… Me lèverais-je tout de suite?

… Je continue d’être content de « L’Ours qui rêve » comme titre de pièce; ça me semble plus vendeur que « Le Pèlerin qui ronfle »…

De Moratinos à Reliegos et histoire de Gabrielle (17e étape,

Après mes aventures du matin, marche en solitaire jusqu’à El Burgo Raneiro, où j’arrive alors que l’orage menace. Sortant d’une rue à droite, Gabrielle me rejoint sur la rue principale, qui se trouve être le Camino dans le village. Elle a faim, moi aussi, il y a deux machins où on sert à manger sur le tronçon de rue; le premier propose les mêmes plats, illustrés par les mêmes photos, que nous (les voyageurs) voyons depuis déjà plusieurs villes et villages; l’autre propose des mets basés sur des produits locaux, selon la disponibilité. Nous allons ici, la Cafeteria del Camino.

Gabrielle pataugeant devant le menu en espagnol, j’en dégotte un en anglais, à sa grande joie. Nous passons commande et la patronnen nous propose d’aller manger au jardin. Pourquoi pas, et nous voici derrière la petite maison, sous un genre d’abri de jardin en toile, doublée de toile de plastique. Je demande à la patronne si c’est étanche, elle dit que oui, grâce au plastique.

Heureusement, parce que l’averse se met à tomber pendant que nous dînons. La patronne vient fermer les pans de toile, pour nous protéger du vent, nous fait mettre nos sacs à l’abri de la pluie, bref, se fend en quatre.

Bon; il est tard et nous sommes les seuls clients, rendu à cette heure-ci, mais tout de même, elle a mis tout son cœur dans son accueil, clairement.

Pendant le dîner, je résume à Gabrielle mon voyage, ses raisons, mes découvertes… C’est rare que ce soit moi qui parle le plus, depuis le début du voyage… Ben quoi, c’est vrai…

Son histoire à elle est simple: gamine, elle entendait sa mère raconter comment elle est partie, jeune, et a voyagé avec son sac à dos. Dès qu’elle a gagné assez d’argent avec sa job (naturopathe et diététicienne), elle a démissionné et est partie pour l’Europe, avec un visa de travail de 2 ans au Royaume-Uni, dont elle est en train d’utiliser le premier mois à marcher vers Compostelle, après avoir profité d’autres vacances et d’autres excursions.

Elle résume le tout en disant que c’est beaucoup plus simple que ma propre démarche et qu’elle voulait juste vivre ce genre d’expérience avant de devenir une adulte responsable.

-Ah, alors tu n’es pas une adulte responsable?

-Non!

-Comment définis-tu une adulte responsable, alors?

-… Quelqu’un qui a un chien!

Nous repartons après l’orage et marchons les 12 ou 13 kilomètres restants avant le village suivant, seuls sur le plateau, entre les nuages, le vent, les montagnes qui sont plus visibles qu’avant l’orage et fort belles, dans le lointain. Permettez-moi de redire que nous habitons une planète magnifique.

Au menu de la conversation: la décomposition des cadavres et les rites funéraires, l’enseignement de la musique et le concert à venir de mes élèves de chez Suzie Auclair, l’apprentissage des langues…

Nous arrivons au premier hôtel après cette autre, plus courte, traversée d’un certain désert. Je m’arrête; ça me fait tout de même 40 km dans la journée! Elle, un peu moins, alors elle continue. C’était un très chouette bout de chemin.

Hôtel moderne, minuteries… Je fais un peu de yoga restaurateur dans le gazon, à la limite de geler parce qu’il vente encore autant mais je bouge moins qu’en marchant… souper, écriture, et voilà.

Je me demande encore comment a été le concert?

English digest: longest march in my trip so far. « So far » is, in fact, an apt description.

Dans la douche… (Reliegos, 4 juin 2017)

… Il y a un détecteur de mouvement. La douche est dans la même pièce que le lavabo et la toilette. Pour isoler la douche, il y a d’abord une paroi opaque, puis une vitrée en genre de plexiglass texturé.

Or, le détecteur de mouvement ne voit rien à travers tout ça…

Pour rallumer la lumière, il faut lever les bras au-dessus de la vitre de plexiglass… Genre, un bon 6-7 pouces au-dessus du niveau du sommet de ma tête. Gnarf.

English digest: showers with lights activated by motion detectors are not a great idea.