Avant de formuler mon commentaire sur le concert d’hier soir sur l’esplanade du Stade Olympique, je me permets de relater mon « expérience » Porgy and Bess, pour prendre un terme à la mode… Au total, ça va faire plus de 3000 mots; mon article le plus long à ce jour. Bonne lecture!
Je connaissais l’opéra, non, je croyais connaître l’opéra, parce qu’enfant, j’avais entendu la version d’Andre Previn, utilisée dans le film de 1959; mon père avait acheté le disque vinyle. Je ne me souviens pas s’il avait vu le film. Cette musique me semblait enthousiasmante, en vérité. J’étais déjà un fan de Gershwin, connaissant la version de Morton Gould de Rhapsody in Blue, du Concerto en Fa et d’An American in Paris.
Rendu au secondaire, j’ai certainement parlé avec chaleur de Gershwin… Toujours est-il qu’en secondaire, hum… Quatre, peut-être? Pascale Marquis, une consœur de classe, m’a fait découvrir un jour le coffret de l’enregistrement complet de la version de Lorin Maazel, dirigeant l’orchestre de Cleveland, coffret disponible à l’emprunt à la bibliothèque de Ville-Mont-Royal (j’allais à Pierre-Laporte, au secondaire, mais c’est une autre histoire).
À la maison, l’écoute de cette version nous avait causé tout un choc, à mon père et à moi. Bon, le I’m on my way final n’avait plus la modulation rajoutée par Previn, mais tout le reste… Ciel! Ces couleurs orchestrales chatoyantes, ces récitatifs, ces versions originales et nombreuses de ces chansons que je ne connaissais pas, la partie de dé sous Summertime, ces tuttis orchestraux… Wow! C’est le premier coffret que je me sois acheté, et je l’ai écouté à en user les sillons! À le savoir par cœur.
Par la suite, j’en ai vu une version télévisée, qui ne m’avait pas accroché… Une version concert à l’OSM, dirigée, si ma mémoire est bonne, par Bobby McFerrin (on parle des années 90, je crois, il se peut que ma mémoire ne soit pas si bonne), version qui ne reprenait que les grands airs; je ne me souviens pas si les chœurs y étaient. Je me souviens, par contre, avoir jeté un œil aux partitions, qui étaient sur le bord de la scène, et avoir été frappé de réaliser que c’étaient des facsimile de l’autographe original!
Des années plus tard, l’opéra a été présenté à Montréal. Voici ce que j’avais écrit à l’époque (le 4 février 2014):
Porgy and Bess…
Après le Sacre du printemps et le Concerto pour orchestre, c’est la troisième de mes œuvres fétiches que j’entends en spectacle en quelques mois.
Difficile de dire tout ce que j’ai vu et vécu dans ces trois heures-là… Je connaissais un peu l’œuvre depuis l’enfance, l’opéra entier depuis l’adolescence; je connaissais les très beaux airs et l’orchestration somptueuse, mais je n’avais pas compris tout ce qu’il y avait là de noirceur (sans jeu de mot), de tragédie, de violence, de lumière, d’amour, de douceur et de beauté. Pas réalisé à quel point la magnifique musique prolonge la parole et figure les états d’âme des protagonistes…
Merci d’abord à ma mère, de nous avoir invités, mes sœurs et moi. Merci et bravo aux musiciens, aux chanteurs, choristes et solistes, au chef, à tout le monde impliqué là-dedans, aux auteurs aussi…
Quelques regrets pour les inévitables coupures, en particulier le Jasbo Brown Blues… C’est pratiquement mon seul bémol.
C’était l’OSM qui accompagnait les chanteurs, lors de cette production de l’opéra. En sortant du concert, j’avais croisé André Moisan, qui m’avait expliqué que ce soir-là, qui était la supplémentaire, tout avait finalement marché… Il comparait les habitudes de travail en Amérique du Nord, avec la semaine de travail octroyée à l’orchestre pour monter l’opéra (si ma mémoire est bonne) avec celles en vigueur en Europe, où un opéra pareil bénéficierait d’un mois de répétitions d’orchestre, à Londres, par exemple, avant même de rencontrer les chanteurs…
Autrement dit, il s’agit aussi d’une histoire de gros sous…
Et c’est là que commence ma critique du concert d’hier soir. Ce sera une très longue critique, qui parlera beaucoup plus de l’œuvre originale que de ce que nous avons entendu hier, et pour cause: il n’y a pas eu grand-chose à entendre! Mais je vais y revenir.
D’abord, l’histoire: à chaque nouvelle version que j’ai découverte, j’ai compris un peu plus, un peu mieux, ce récit complexe. Même hier soir, malgré les coupures abyssales dans l’œuvre (mais je vais y revenir), j’ai plus et mieux compris ce qui se passait. Porgy and Bess est basé sur une pièce de théâtre, basée sur un roman, basé à son tour sur un personnage réel, un mendiant handicapé de Charleston surnommé Goat Cart Sammy. D’après les récits des témoins oculaires, ce n’était pas une personne recommandable, au contraire… Mais DuBose Heyward, l’écrivain descendant d’une famille de planteurs du Sud, s’est emparé du personnage et, peut-être par sympathie personnelle (les deux, Sammy et DuBose, ont souffert de poliomyélite), en a fait un personnage d’une profondeur et d’une bonté remarquables, transférant, en fait, tous les défauts réels de Sammy dans un de ses antagonistes, Crown.
Et c’est là, dans la différence entre la profondeur des personnages de Porgy and Bess et la relative insignifiance de ceux de Porgy et Bess, que le bât commence à blesser.
Car, oui, les personnages de Porgy and Bess sont d’une profondeur émotive et psychologique remarquables. Il y a Porgy, le mendiant infirme, qui dans le roman, la pièce et l’opéra original, se déplace essentiellement dans un chariot tiré par une chèvre. Dans Porgy et Bess, il marche à l’aide d’une cane. C’est probablement plus simple, je l’admets sans peine. Il est attentif à son entourage, pas misérabiliste du tout (surtout lorsque Bess est avec lui), courageux à sa manière, magnanime, fidèle à sa parole mais aussi superstitieux.
Bess est une femme qui a du vécu, disons; ancienne droguée, vraisemblablement prostituée et très buveuse au début de l’histoire, elle semble avoir eu une histoire ancienne avec Sportin’Life et est physiquement attirée par Crown, le mauvais garçon, même s’il la bat. Sa relation avec Porgy, qui la recueille lorsqu’elle est dans la plus mauvais passe est comme une rédemption pour elle, elle voit et admet ses propres contradictions et veut changer de vie.
Crown est officiellement un débardeur, mais il est aussi, vraisemblablement, le souteneur de Bess, ayant, toujours vraisemblablement, pris de force la relève de Sportin’Life dans ce rôle. Il est alcoolique, irascible et violent, battant Bess, qu’il semble pourtant aimer réellement, au point de vouloir retourner la chercher (est-ce un manipulateur? Le texte ne se rend pas à ce niveau-là), alors qu’il était fugitif après avoir commis le meurtre qui ouvre le drame. Une note, en passant: comme je l’évoquais plus tôt, Heyward a transféré à Crown des caractéristiques tirées de Sammy, qui était colérique, alcoolique et aurait tué trois personnes…
Sportin’Life est le pourvoyeur de Catfish Row, le hameau où se déroule le drame. Lui est clairement manipulateur, menteur, cynique, de loin le plus informé et le plus habile du groupe. D’autre part, c’est clairement un animateur de foules remarquable.
Observons en passant que nous n’avons pas affaire à un triangle amoureux, mais bien à un genre de carré.
Outre ce quatuor de tête, il y a de nombreux rôles secondaires ou tertiaires, marchands, pêcheurs, cueilleurs de coton, épouses… Dans l’opéra, Catfish Row a une vie de village fascinante et animée, avec son propre leitmotiv orchestral (j’y reviendrai), mais tout ça a été coupé hier (j’y reviendrai aussi).
Parlant de coupures et d’hier soir, le rôle de Maria faisait partie de ceux qui ont été purement et simplement éliminé, sauf dans le sous-titrage (car il y avait une technique remarquable; j’y reviendrai), ce qui donnait des moments étranges où les chanteurs disaient Serena et on voyait écrit Maria…
J’écris « dans l’opéra », mais il y a une controverse, semble-t-il, à ce sujet: certains commentateurs ou critiques, à travers les âges, ont voulu placer Porgy and Bess parmi les comédies musicales, arguant de certains aspects jazzés, des airs à succès… Je m’objecte: la complexité du sujet, avec le quatuor de tête, la complexité des personnages du quatuor, celle de plusieurs personnages secondaires (qui ont été supprimés hier, j’y reviendrai), placent cette œuvre clairement dans le camp de l’opéra sérieux. J’ajoute que le travail de composition et d’écriture de George Gershwin est, ici, d’une qualité inégalée dans le reste de son œuvre. J’ai mentionné plus tôt le leitmotiv de Catfish Row; en fait, il y a des leitmotiv pour plusieurs personnages, pour plusieurs actions, les motifs sont combinés entre eux, modifiés, et le travail d’arrangeur de Gershwin rejoint son travail de compositeur, et les deux sont magnifiés par une orchestration de très haut niveau, avec un travail timbral comparable, à mon sens, à ce qui s’est fait de mieux en Europe, à la même époque; oui, je parle de Ravel, Prokofiev, Respighi, pour ne nommer que ceux-là. Gershwin, le fils de juifs immigrants de Saint-Petersbourg, qui n’avait rien à faire avec la musique avant l’âge de dix ans, qui l’avait apprise en grande partie en autodidacte, qui était devenu un petit pianiste de Tin Pan Alley, qui avait finalement composé des chansons à succès, qui avait concrétisé son rêve de donner une dimension symphonique au jazz et de l’hybrider avec la musique de concert, qui, de son propre aveu, ne comprenait rien à la musique de Schönberg, qui s’était fait revirer de bord par Maurice Ravel et Nadia Boulanger, à qui il avait demandé des leçons, Gershwin, donc, a mis tout ce qu’il avait à donner et plus encore, dans cette immense œuvre qui durait plus de quatre heures lors de sa création.
Il y avait deux autres controverses, au sujet de Porgy and Bess, soit dit en passant, les deux émanant plus ou moins de la communauté noire: plusieurs chanteurs refusaient de chanter ces rôles, ce qui est problématique étant donné que la volonté des créateurs est que ne puissent chanter cet opéra que des chanteurs noirs de peau, pas des black face. D’une part, il y avait des objections face au fait que ce soit un blanc qui ait composé tout ça, sur un livret et des paroles d’auteurs blancs. Or, à mon sens, d’une part, à l’époque, personne n’aurait donné à un compositeur noir (ni à une compositrice noire, soit dit en passant) le dixième des moyens qui ont été confiés à Gershwin pour écrire et faire jouer son opéra. En tout cas, certainement pas aux États-Unis d’Amérique, où les noirs étaient encore, à toutes fins utiles, des citoyens de seconde zone (ce qui rejoindra l’autre catégorie d’objections, dans un bref instant, mais rappelons rapidement que Bessie Smith est morte à la porte d’un hôpital réservé aux blancs, qui refusait de la soigner). D’autre part, il y avait certainement un sens profond pour Gershwin, fils de juifs ayant fui Saint-Pétersbourg pour échapper à des persécutions antisémites, d’écrire cet opéra donnant la parole aux noirs, d’une certaine manière: d’abord, il pouvait reconnaître la persécution lorsqu’il la voyait, même s’il était du « bon » côté de la barrière de couleur. Ensuite, même si les noirs étaient chrétiens, il s’est certainement reconnu spirituellement dans tous ces chants qui parlent de la Terre promise, au point d’en offrir une profusion remarquable dans l’opéra.
L’autre classe d’objections avait à voir avec le portrait d’une société noire que propose l’œuvre… Il y a là un quartier pauvre, avec des petites gens dont la majorité est honnête, et deux vrais voyous et une prostituée. À mon sens, toujours: 1) y voir une généralisation de la société noire américaine, en 1935 comme en 2017, ce serait idiot; 2) dire que ça n’existe pas, en 1935 comme en 2017, serait abjectement révisionniste; 3) partout, il va y avoir des voyous et des gens qui tentent d’être honnêtes; 4) sur les quatre petits rôles « blancs » de l’opéra, qui sont les seuls rôles parlés, deux sont les plus antipathiques de tous: le policier et le coroner sont brutaux, stupides et sans le moindre discernement ni respect.
Mais tout ça… Ah, il est probablement temps que je revienne à tout ce que j’ai laissé en plan en cours de rédaction… J’approche déjà les 2000 mots, avant même d’être terminé ce billet est probablement déjà le plus long depuis que je blogue!
Hier soir, donc, il y avait toute une technique: une vaste scène abritée, de l’éclairage, des écrans géants (qui, pour faire patienter le public, diffusaient entre autres des images qui auraient bien pu faire partie du Mois de l’histoire des Noirs: nous y apprenions, entre autres, qu’il y aurait eu plus de 4000 esclaves, noirs ou amérindiens, identifiés, du temps de la Nouvelle-France; je n’ai pas retenu s’il avait été question de la situation après le changement de régime), des tas de caméras (forcément), des micros à n’en plus finir, des rampes de haut-parleurs suspendus à des endroits stratégiquement choisis, des régies clôturées… Et beaucoup de monde, faut bien le dire, et moins de têtes grises, en proportion, que lors de mes derniers concerts symphoniques.
Un peu après l’heure de début annoncée, André Robitaille, le maître de cérémonie, vient nous avertir que le concert sera légèrement retardé, pour cause de problème technique. Une fois leproblème réglé, il revient, salue la ministre Joly, le maire Coderre, les distingués invités et cède la parole à Michel Labrècque. Lorsqu’il la reprend, c’est pour commencer par faire peur à tout le monde, en mentionnant que la première version de l’opéra durait quatre heures (!), et ainsi faire passer la pilule des coupures qui vont suivre…
Et quelles coupures! Ce sera, à mon sens, une des grandes différences entre Porgy and Bess et Porgy ET Bess… Mais jugez, plutôt: la célèbre gamme de fa# dominante secondaire qui ouvre brillamment l’opéra est lancée, suivi du non moins célèbre motif aux percussions, puis, aux cuivres, puis à tout l’orchestre, puis, joie! Au piano! Le Jasbo Brown Blues va être joué! Il avait été coupé à l’opéra…
Bon; pendant un bon moment, on nen voit que des images d’animation sur les écrans; il va y avoir plusieurs séquences de mini film à la mode actuelle, comme des collages mobiles plutôt que de la vraie animation. Mais bon, enfin, on voit la pianiste. On arrive au moment où les chœurs vont entrer dans la danse, pour aboutir à leur hypnotique ritournelle sur le grand crescendo qui…
Non; coupure, on est lancés directement sur Summertime. Animation: champs de coton… Gnarf.
Puis André Robitaille (qui s’est tout de même honorablement tiré d’affaires dans les circonstances) revient nous parler pour résumer l’action de la première scène, qui est presque entièrement coupée: plus de partie de dés où on découvrait les personnages, plus de reprise de Summertime dans la magnifique version accompagnant la partie de dés (Seven, come, Seven), plus d’A woman is a sometimes thing, ni de Little stars, il ne reste que la musique du combat; plus de fuite de Bess, repoussée par tous alors qu’on entend déjà les sifflets de la police, repoussée jusqu’à ce quePorgy lui ouvre sa porte…
Et nous sommes catapultés dans la deuxième scène, alors que le chœur chante que Robbins is gone, le dialogue avec le croque-mort est disparu, on enchaîne tout de suite avec My man’s gone now, qui est prise nettement trop vite. Eh, l’action est sensée se passer en Caroline du Sud, il doit faire tellement chaud que l’orage menace constamment et que l’air donne un sentiment de papier à mouches… Or là, ça ne colle pas du tout, au contraire, ça bondit et ça sautille. Re-gnarf.
C’était Marie-Josée Lord qui faisait Serena, en 2014; sa version était plus convaincante que celle d’hier. Hier, au demeurant, elle faisait Bess, qui enchaînait avec un Oh the train’s at the station honnête, sans plus.
Tout aussi honnête que le I got plenty o’nuttin’ de Porgy, qui suivait, puis Bess, you is my woman now et le petit passage de Sportin’Life était intéressant. Tous les autres dialogues de la scène étaient éliminés, tout comme le solo d’orchestre du début de la scène de pique-nique. On se retrouvait vite avec Sportin’Life et son It ain’t necessarily so, très intéressante version, puis hop, Crown de retour en duo avec Bess dans Wat you want wid Bess? Puis ce fut I loves you Porgy (trop vite), l’autre combat, There’s a boat dat’s leaving soon, Oh Bess, where’s my Bess? (trop vite, elle aussi) et déjà I’m on my way et c’était fini, d’autant que l’accord final a été, lui aussi, nettement court. Il n’était pas dix heures, ouf, il n’y aurait pas de temps supplémentaire à payer aux musiciens…
Mais, oh! Est-ce une manière de rendre justice à une œuvre pareille? Non! La superbe couleur orchestrale, la splendide esthétique de l’œuvre (disons plutôt: des extraits) a été conservée et rendue, mais c’est presque tout. Les chanteurs ont donné des lectures honnêtes, intéressantes (en particulier Crown, et Sportin’Life, chez qui on sentait une heureuse influence de Michael Jackson!), mais peu développées; les passions n’étaient pas crédibles, les traits de caractère non plus. Pire encore, le chef ne suivait pas toujours les chanteurs; Sportin’Life, en particulier, se faisait mener par le bout du nez par Maestro Nagano.
Fondamentalement, c’est triste: mettre autant de temps et d’argent, quand même, pour une production avec costumes et un embryon de mise en scène, mais ne pas en mettre assez pour les répétitions, en mettre trop sur l’animation (désolé…), pour en arriver à un résultat mi-cuit et, au total, insatisfaisant, malgré les grandes qualités de l’œuvre, de l’orchestre, du chœur et des solistes… Moche.
Ça m’a fait penser à mon théorème du déjeuner gratuit, pendant mon voyage: si le déjeuner est inclus dans le prix de la nuit, le café ne sera pas bon. Comment chialer contre un concert gratuit? Difficile… Comment faire accepter au public de payer le vrai prix de ce que coûte ce genre de spectacle? Encore plus difficile. Comment amener ledit public à au moins essayer de goûter l’œuvre intégrale? Certainement pas en renonçant avant même d’avoir essayé. Comment rendre justice à ladite œuvre? Même constat. Comment faire accepter qu’en culture, tout ne sera pas rentable immédiatement? Que certains spectacles, comme cet opéra dans une hypothétique version intégrale, ne sera « payante » qu’à long terme, par le souvenir et l’élévation de l’âme qu’elle laissera chez ceux qui y auront assisté? Bonne chance ou bon courage pour faire comprendre ça aux bailleurs de fonds, que ce soient les contribuables ou les mécènes…
Cela dit, il y a quand même une justice: le public ne s’y est pas fait prendre. Même si une de mes voisines (que je ne connaissais pas) disait en se levant qu’elle avait « beaucoup aimé ça », j’avoue que je ne la crois pas, ou pas tant que ça. Oh, bien sûr, il « fallait » avoir aimé, ou alors, si on ne connaît pas l’intégrale, on peut avoir sincèrement aimé… Mais, après l’opéra, en 2014, avec le même orchestre, les applaudissements étaient autrement plus vifs et nourris qu’hier soir et le monde était debout.
Et avant de me répondre que ouain, bon, c’était en plein air… Hey! Avez-vous déjà entendu Montréal crier quand le Canadien marque un but en finale? Ou Rome, quand l’italie marque en Coupe du monde de soccer? … Oui, je sais, les moins de 25 ans ne peuvent pas répondre positivement à ces questions…
Moi, je connais la différence…
Post-scriptum: je ne sais pas si Monsieur le Maire a de l’influence auprès de NavCanada, mais, si oui, ce serait une bonne idée s’il pouvait obtenir que les petits avions ne puissent pas faire le tour Ville-Marie pendant les concerts d’orchestre en plein air près du Stade. Oui, c’est moi, l’amateur d’avions, qui dis ça.
Post-post-scriptum: le concert était tellement court, l’opéra tellement abrégé que je ne serais pas surpris que lire cette critique prenne plus de temps! 🙂