Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncevaux (jour 1, 25 km)

Donc, je suis parti du bureau d’accueil où tous les gens qui font le chemin sont enregistrés (oui!) et orientés. J’ai eu affaire, au total, à trois Québécois!

En sortant, je descends la petite côte vers la petite place devant l’église. J’entre dans l’église; nous avons joué ici, Les Petits Violons, lors de notre tournée de 1992.

Je sors et traverse le petit pont sur la Nive, à la recherche d’une collation pour ma journée de marche. Je m’aperçois pour commencer que j’ai pris toute la pile des feuilles de cartes de la ville, sur la table du bureau d’accueil! Bon; je vais aller la reporter.

… Ouain, finalement, en la remontant, je ne pense plus que c’est une petite côte de rien!

Je m’aperçois que je n’ai pas d’ustensiles de camping. J’entre dans une boutique qui annonce tout ce qu’il faut pour le randonneur. La chanson qui joue à la radio? Si j’étais un homme!!!

En sortant, je me trouve un sandwich; le boucher, qui n’avait pas de monnaie pour mon 50 euros, me fait une réduction substantielle. À gauche après le petit pont! Bon, je commence enfin la montée; 10h viennent de sonner à l’horloge de l’église.

Au début, ça grimpe raide puis ça redescend un petit peu, une fois ou deux. Ensuite, ça grimpe raide. Ensuite, ça grimpe raide. Ensuite…

Autant marcher avec des comparaisons valables. Cyclistes: imaginez monter Camilien-Houde quinze fois; outremontais, imaginez monter Pagnuelo et McCulloch vingt-quatre fois; violonistes, altistes et violoncellistes: imaginez jouer onze pages de tremolos en ronde, entre mf et ff, à 40 à la croche; yogis, imaginez le Guerrier 1, décollez la langue du palais, détendez les muscles du visages, on tient ça encore pour 427 358 respirations.

Après ça, vous seriez rendu(e)s au refuge d’Orisson, à environ 700 mètres, et il vous restera encore à vous rendre à 1410 mètres d’altitude pour passer le col vers l’Espagne. Vous aurez tout de même le droit de prendre une pause au refuge.

Plus on monte, plus c’est beau, faut bien le dire.

La condition essentielle pour marcher avec quelqu’un, c’est de marcher au même rythme. J’ai fait quelques pas avec Daniel, jeune et sympathique homme d’affaires brésilien, mais il marche décidément trop vite pour moi. Je croyais que Tina, à peine moins jeune et au moins aussi sympathique réceptionniste slovène, marchait nettement plus vite que moi lorsque, deux fois, elle m’a dépassé en compagnie d’un belge, mais elle s’est arrêtée, donc, et finalement montait à ma vitesse. Nous avons donc fait route ensemble, après Orisson.

Il y a eu de la pluie, des chevaux, des vaches, des paysages de plus en plus beaux, encore de la pluie, encore plus de pluie, des nuages, puis un moment de soleil pour voir Roncevaux, puis une descente en forêt éprouvante, puis un souper et une bière tellement bienvenus…

Je ne pourrai pas mettre de photos en ligne, c’est le couvre-feu dans deux minutes…

p.s. Photos mises en ligne le 27 mai.

english digest: I walked and climbed a lot, it rained a lot, it was beautiful.

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