Carnet de voyage, Casablanca, jeudi 7 mars 2019

Habous, prise deux…

Nous cherchions des souvenirs de voyage, genre cadeaux… Nous avons demandé conseil à une des serveuses des Saveurs du Palais, notre resto préféré. Elle nous a envoyés vers un genre de marché à environ une heure de marche.

Or, en approchant, voilà que nous tombons sur les arcades et les petites places telles qu’annoncées lorsqu’on lit au sujet des Habous. Donc, le quartier que nous cherchions, ben il est ici. Et c’est vrai que c’est moins moche que ce que nous avons vu hier.

Ici, sous les arcades, il y a quelques boutiques à caractère plus touristiques. Là-bas, passé la voie ferrée, c’est, hem, c’est ce qu’en Occident on appellerait le souk, je crois: il y a du monde partout, il y a des tas de minuscules boutiques, il y a vingt, trente, quarante fois les mêmes choses ou presque, il y a du monde partout! Ai-je dit qu’il y avait du monde partout? C’est étourdissant, pour un occidental. À Montréal, il n’y a qu’au métro Berri, à l’heure de pointe, sur le quai de la ligne orange en direction de Laval, qu’il y ait plus de monde.

Nous sommes arrivés trop tard, ou trop fatigués par la marche, et nous n’avons rien acheté. C’est une rare fois où ma mère et moi n’étions pas synchrones: lorsqu’elle voulait voir quelque chose, j’étais impatient, et réciproquement. Je regardais des petites boîtes en racine de thuya, et elle part en disant merci au vendeur. Elle regardait des foulards, je vois le sigle LV et je dis que c’est de la contrefaçon… Finalement, il n’y a eu que le café de bon, dans cette promenade.

Promenade où nous avons constaté, de nouveau, l’érosion du français. Dans certains milieux, dans certaines générations, le français est très bien parlé; ailleurs, ce n’est pas le cas, ou plus le cas.

  • – – – –

En Occident, maintenant, le message court dans bien des milieux qu’il est temps, grand temps, plus que temps, de recycler ce qui peut l’être, de réduire la consommation, de réduire la pollution… L’Occident a vendu au reste du monde des pans entiers de style de vie, et maintenant, ben, à Casablanca, en une semaine, nous n’avons pas compté le nombre de fois où des gens laissaient tomber leurs détritus par terre, ni le nombre de voitures ou de mobylettes archi-polluantes qui tiraient leurs panaches de fumées plus ou moins grises. Bon, disons que la consommation excessive est probablement moins un problème ici qu’en Amérique du Nord… Mais nous n’avons vu aucun système de recyclage, ni verre ni plastique ni papier. Par contre, nous avons vu des bouteilles de plastique flotter sur l’océan.

Reste que c’est embêtant de faire la leçon…

  • – – – –

Casablanca est, je dirais, une ville semi-cosmopolite, en ce sens que l’idée de l’étranger est très présente, un peu partout. Il y a bien sûr les deux langues, dont le français, les marques, les publicités, un certain nombre de mentions ici et là… Par contre, le nombre d’étrangers est très restreint. Nous avons croisé deux Canadiens anglais (qui se forçaient pour parler français, parce qu’ils étaient avec une jeune femme… Ou alors, lui se forçait parce que la jeune femme et lui étaient avec un Marocain portant une casquette à feuille d’érable, ce n’est pas clair; en fait, je n’ai pas entendu parler la jeune femme…), quelques Français, quelques Américains, un Espagnol, un groupe de Japonais… Mais à part ce groupe, il n’y a vraiment pas beaucoup d’Asiatiques.

En fait, Montréal est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus cosmopolite que Casablanca!

  • – – – –

Et je vais prendre quelques lignes pour parler de notre coup de cœur, qui est un resto.

Car, puisque nous ne ramènerons pas de cadeaux, c’est que toutes les dépenses auront été en transport et en nourriture.

Il se trouve que nous avons mangé trois fois dans un petit restaurant qui s’appelle Les Saveurs du Palais. Il y a une petite terrasse au coin de la rue, une section avec des tables à l’occidentale et une autre avec des tables basses et des poufs, à l’orientale. Il y a parfois du monde qui fume (mais ça, il faut s’y faire: le tabac est aussi répandu ici qu’au Québec dans les années 90, je dirais; ce n’est plus tout le monde qui fume, mais il n’y a pas encore de zones non-fumeurs dans tous les établissements) et il y a aussi une chatte résidente (très gentille, si elle vous aime, elle va vous faire de belles façons). Mais surtout, la cuisine est excellente! Nous n’avons pas tout essayé, loin de là, mais tout ce que nous avons goûté nous a plu.

Ne restera qu’à prendre congé de Casablanca, demain matin…

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.