Bon; Je devrais commencer par refaire l’historique de ma présence ici, je crois…
J’ai rencontré B. sur le chemin de Compostelle en juin 2017. Nous avons sympathisé au hasard de la route, et dans le fil de la conversation elle m’a parlé de sa petite ville, Hückeswagen (oui, il m’a fallu plusieurs essais avant de vraiment saisir le nom!), de ce qui s’y passait, de sa décision, un jour, d’organiser un événement culturel dans lequel les gens pourraient venir littéralement jeter un coup d’œil chez les voisins tout en étant exposés à de la culture! Le tout à l’initiative des citoyens, et avec un cachet pour les artistes! J’ai adoré le projet et souhaité en faire partie.
Quelques jours plus tard, j’avais pris de l’avance et suis arrivé à Santiago en compagnie de Peter, lequel avait fait trouver un violoncelle qui m’attendait, et duquel j’ai pu disposer quelques jours. J’ai donc pu prendre rendez-vous avec B., pour lui jouer quelques pièces, un peu plus tard.
Elle m’a entendu, le 20 juin 2017, en compagnie de R., son compagnon, et de M., une autre voyageuse. Elle m’a écrit quelques jours plus tard pour me redire que ma musique avait été un des très beaux moments de son voyage et pour m’inviter à Hückeswagen.
Profitant de mes vacances, je l’ai prise au mot en août 2018. Je suis arrivé ici en proposant d’auditionner pour les organisateurs de Kulturräume 2019. Elle a invité ses connaissances pour le dimanche 17h (nous étions vendredi pm) et entamé la recherche d’un violoncelle. Nous avons fini par trouver le violoncelle dimanche à 15h (!!!) en rentrant d’une promenade. J’ai joué et puis ai été invité à faire partie de la programmation pour 2019.
Un argument que j’ai utilisé lors de ma petite démonstration en 2018 était qu’à mon sens, Bach est un des plus grands cadeaux de la culture allemande au reste de l’humanité. Hum, je l’ai peut-être déjà dit dans un autre billet… Mais bon, tant pis, j’en suis encore convaincu!
Alors, j’ai commencé par prévoir Bach lui-même, évidemment: 1ère et 3e Suites pour violoncelle seul. Puis Reger, qui l’a presque pastiché en 1914. Puis j’ai pensé à Cassado, qui était contemporain de Casals et a donc, certainement été influencé (quoique, en fait, c’était pour avoir une musique ibérique, en témoignage de ma rencontre avec Britta), puis à Obstination, ma propre pièce, qui cite directement Bach.
Sur les entrefaites, B. m’écrit, le 10 mai, qu’elle participe, ce jour-là, à une lecture en mémoire de cette date en 1933, jour où le gouvernement nazi avait ordonné l’autodafé des livres interdits. Je pense alors à la pièce de Gilles Tremblay, dramatique et dédiée aux victimes de la guerre civile au Liban. J’avais monté cette pièce il y a quelques années, allez, hop, je la reprends. Quelques jours plus tard, je m’aperçois qu’elle a été terminée… le 10 mai 1989! C’est forcément un signe.
B. m’envoie le programme de l’après-midi. Je vois que je vais jouer à 14h, 15h, 15h30, 16h30 et 17h30. Bien, j’ai juste la place pour caser toute ma musique (mes pièces font entre 12 et 18 minutes).
Puis, bon, hier soir j’arrive à Cologne, B. vient me chercher, train de banlieue, voiture, puis nous jasons en voiture… Et je comprends que j’ai compris de travers! Ce sont les cases grises, mon horaire! Je ne dois pas jouer quatre fois trente minutes, mais bien trois fois vingt minutes!
A part rire de mon étourderie, je fais quoi? Même en coupant toutes les reprises, mon programme fait bien une heure trente!
Je crois que je vais commencer par prendre un autre café…