Hier, nous n’avons eu qu’une aventure, mais aujourd’hui, plusieurs!
Il y a d’abord eu le départ de l’albergue de Puente la Reina. Le monsieur au comptoir qui fout Tina dehors à huit heures moins cinq… moi, il ne me fout pas dehors, parce que je suis aux toilettes. En revenant, je prends mon temps pour enlever mon chandail et le mettre dans mon sac avant de sortir, il ne m’adresse pas un regard. Je rejoins Tina à la première table dehors; nous finissons de nous préparer pour partir. Le même monsieur sort à son tour, ramasse une grande toile de plastique pratiquement sous notre nez, toujours sans un regard… Dans le silence, je dis à Tina: « Disappointing! » En repassant, le monsieur nous souhaite finalement « Good bye ». Je dis à Tina que je ne sais pas si le monsieur m’a entendu, elle répond que ce serait probablement une bonne affaire…
Note: il y a des endroits, comme ça, où les gens sont tout sourires tant qu’il nous reste quelque chose à payer. Après, c’est comme si nous n’étions que du bétail. Oui, c’est décevant.
Seconde aventure de la journée: le gazpacho! Je l’ai déjà dite, sur le coup; voire l’article écrit depuis Lorca.
Troisième aventure: la fontaine à vin d’Irache. Oui, il y a une fontaine qui sert de l’eau du côté droit et du vin du côté gauche. C’est un cadeau des vignerons d’Irache, en souvenir de l’époque où les moines payaient la traite aux pèlerins en leur servant un petit coup de vin. Il y a quelques messages, comme de boire raisonnablement s’il-vous-plaît; de, si on veut emporter du vin en quantité, l’acheter, s’il-vous-plaît, et aussi qu’il y a une caméra qui permet de voir, sur le net, qui est en train de prendre du vin… Notre étape était trop improvisée pour que je puisse avertir de la chose, et il n’y avait pas de wifi sur place…
reste que… Tout comme le passage des ports de Cize, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Roncevaux, tout comme la nuit à l’auberge refuge de Roncesvalles, tout comme le passage près de la statue des pèlerins entre la vallée de Pampelune et la plaine suivante, boire un peu de vin à cette fontaine nous donne une impression de rite de passage.
Nous n’avons pas eu le goût de rester à Estella… Après deux téléphones laborieux, j’ai fini par trouver une chambre pour deux dans un camping à Iratxe (noter la différence d’orthographe entre la version espagnole et la basque). Nous sommes, presque seuls, dans une petite chambre à lits jumeaux (pour une fois), qui sentent l’humidité, dans un camping qui commence sa saison. En arrivant, la dame à l’accueil nous a parlé de la petite épicerie où nous pourrions trouver de tout, juste à côté. Ça tombe bien, Tina veut acheter la traditionnelle bière de fin d’étape. Nous sortons et entrons par la porte d’à côté… pour trouver la réceptionniste qui est passée par la porte intérieure et qui nous ouvre, en courant presque vers le fond de l’épicerie pour allumer les lumières.
Il fait beau, il fait chaud, la bière est bonne et les douches sont équipées de quatre crochets et d’un petit banc faisant tablette. Youhou!
P.s. Tina est allée commander à souper. Elle me raconte que le serveur lui a carrément montré une assiette de chaque plat disponible… Cela dit, comme il n’y en avait que trois, ce n’était pas difficile…
English digest: some people are bad, but gazpacho, wine and beer can be very good. It was hot and we sweat a lot, but we had fun.