De Torres del Rio à Logrono (jour 7, 25 mai 2017)

Bon; je ne devrais pas redire que si bla bla bla… Reste que je suis très content d’avoir une semaine de marche de faite, au moment où je serais juste arrivé en France, bon!

Nous avons dormi dans un dortoir à lits superposés, une dizaine de lits. Le mien grinçait terriblement. Tina et Daniel disent qu’ils ont très bien dormi, moi,  c’était moyen.

Bon; après le petit déjeuner pas donné, nous sommes partis un peu après 8h. Il faisait encore frais, mais ça n’a pas duré. Il faisait très beau, mais ça, oui, ça a duré. Disons que la météo est imcomparable avec celle de la semaine dernière.

L’étape de la journée était la dernière en Navarre, jusqu’à notre entrée en Rioja. Ça me fait drôle, je dois dire… Parce que, même si la Navarre n’est pas un État-nation au sens moderne du terme, même si c’est un « ancien » pays au sens des frontières juridiques, c’est la première fois que je traverse un « pays » en entier, à pied.

Je ne compterai pas la fois où j’ai fait le tour du Vatican, un après-midi… De toute manière, je ne l’ai justement pas traversé.

Il restait quelques petites montées, quelques petites descentes, parfois raides, mais tellement moins longues… Quelques bouts sur le plat, entre les vignes et les oliviers, et parfois les bois de pins… Le paysage a beaucoup changé, déjà, en une semaine, depuis les alpages. Il n’y a plus d’élevage depuis déjà deux ou trois jours. Le paysage me fait beaucoup penser au nord du Tarn, pour tout dire, et il y a même eu un village en haut d’une butte, Cirauqui (dans l’étape d’hier), qui m’a donné une étrange nostalgie de Cordes, à l’époque où je montais la grand rue en coupant par la pente la plus raide,  autour de la Barbacane.

La seule bourgade un tant soit peu importante sur le trajet était Viana, dont le centre ancien est fort joli. Nous avons croisé, de nouveau, Jürgen et Bernhard, accompagnés cette fois-ci d’une jeune Ukrainienne (si j’ai bien compris) qui faisait du yoga restaurateur sur la place centrale du village (pensée pour… bien du monde, évidemment, mais Gaël en particulier, je dois dire).

Après le café et la collation coutumiers, nous repartons vers Logrono que nous atteignons environ deux heures plus tard. Les abords de la ville ne sont vraiment pas terribles, industriels et commerciaux, mais, encore une fois, le centre est charmant. Avantage non négligeable pour Tina: c’est la capitale de la Rioja, la fameuse région vinicole d’Espagne.

… D’ailleurs, Tina était en train de prendre des photos de la ville à travers les vignes lorsque Jürgen, Bernhard et la jeune fille nous ont rejoints. Jürgen s’est approché de Tina en douce et a gentiment secoué son sac à dos. Joli moment intangible entre eux.

Le trio nous dépasse, nous arrivons en ville et commençons notre recherche de logement… pour tomber, dans la deuxième auberge, sur… Ben oui, J et B. Nous continuons tout de même, jusqu’à une troisième auberge où nous nous offrons encore le luxe d’une chambre double, lits jumeaux. La douche est excellente, et il n’y a pas de minuterie ni sur le robinet, ni sur la lumière. Joie!

Il ne restait que deux bières à la réception. Je pars en chercher à une épicerie pas trop loin. Rendu là, je me dis qu’un petit quelque chose pour fêter notre semaine serait agréable, et je pense au superbe jambon que j’avais mangé lors du voyage avec ma mère. J’arrive au comptoir de charcuterie et  commence à expliquer, dans mon espagnol archi-laborieux, ce que je cherche et pourrais-je goûter s’il-vous-plaît.

La vendeuse trouve le jambon, ou quelque chose de semblable, me donne un échantillon, et oui, c’est bon, huit tranches très minces je vous prie. Elle coupe, cherche le code pour le prix mais ne le trouve pas. Elle prend un porte-étiquette sur le bord du comptoir mais l’échappe de mon côté. Je le remonte mais les étiquettes ont disparu derrière la boîte de bois qui fait présentoir de plein de trucs. Elle fait le tour et veut la récupérer, pour l’aider je soulève la boîte et… Bruit de verre cassé, liquide sur mes pieds, odeur de vin… Je viens de soulever une boîte qui servait d’appui à la précédente et qui contenait trois bouteilles de vin rouge de la Rioja, deux sont tombées et cassées… J’ai du verre dans la sandale et du vin sur les pieds… La vendeuse me passe un papier pour m’essuyer, retrouve finalement le prix du jambon et me fait l’étiquette… en me souhaitant un buon camino… et en me remerciant d’avoir voulu l’aider. Elle ne m’a rien facturé.

J’ajoute des olives aux anchois puis pars raconter mon aventure…

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