Ce matin, je suis parti vraiment tôt! J’étais dehors à 6h15!
La preuve!
Les premiers km étaient sous la fraîcheur de la nuit finissante. J’étais tellement tôt que les Allemands étaient derrière moi. Comme ils étaient mieux réveillés, ils m’ont vite rattrapé. Nous avons contemplé le lever du soleil ensemble.
Marche assez facile, parmi les vignes et la terre rouge, jusqu’à Azofra, où nous avons pris un genre de petit déjeuner. Croisé Denise, une autre Allemande, résidente de l’albergue où j’étais la nuit précédente et protagoniste de l’histoire que je vais narrer tantôt, et Stefano, caminante italien.
Autrement dit, à 8h15, j’avais déjà parlé français, anglais, allemand, espagnol et italien… Ce n’était pas évident!
En tout cas, je n’aurais jamais imaginé que mes quatorze miettes d’allemand me serviraient autant, sur le Camino!
Mais ce n’est pas totalement illogique, en fait. Jürgen a raison, nous sommes un peu comme une grande famille, mais nous passons parmi les Espagnols sans véritable contact, comme deux systèmes de vies parallèles.
Enfin… Marché et jasé avec Denise pour un moment (très à l’aise en anglais, très bonne prof pour l’allemand), puis rattrapé Bernhard (nettement moins à l’aise en anglais, sens de l’humour colossal, qui passe à travers la barrière de la langue; je regrette de ne pas souvent le comprendre), et, à la faveur d’une longue dôte au sommet de laquelle il s’est arrêté, Jürgen. Car il marche vite!
Jürgen ist immer schnell und Bernie ist immer laughend und längsamm.
Après la petite pause, j’ai eu un regain d’énergie, mais de plus en plus mal à l’arche du pied gauche. Je me suis arrêté à Santo Domingo de la Calzada, alors que les autres ont continué un village de plus.
Je ne sais pas si je pourrai les rattraper…
Mais avant d’arriver, Jürgen m’a raconté son histoire… je lui ai demandé la permission de l’écrire, il me l’a accordée. C’était la deuxième histoire, non, la troisième, sauf que la seconde était de troisième main, j’hésite à la raconter…
English digest: I was on the road earlier than the Germans. However, they caught up and Jürgen told me his story. I stopped earlier than them, though, because my left foot was sore. All in all, a great day, save for the wifi connexion.