D’abord, un Esquissé passé qui remonte à la Navarre, que j’ai oublié de retranscrire à la bonne date:
-I don’t wanna make the wrong mistake!
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Ensuite, un délicieux fou rire, la fois où je me suis mélangé entre le tapis de bain et la serviette de douche…
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Une curieuse vignette, ce matin, lorsque j’ai vu un chauffeur monter en slip (bleu azur) dans son camion de transport de bétail rempli de porcs…
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Un rare moment de mauvaise humeur contre la splendide Albergue de Santo Domingo, qui se vante d’être la plusse meilleure du Camino, dont les murs sont tapissés de règlements à plus finir, qui n’est pas foutue d’équiper ses toilettes de serviettes à mains… Sans la vanité de la plusse meilleure, je n’aurais rien dit.
… Ce qui me fait penser que j’ai oublié de transcrire un récit de Jürgen, au sujet du plusse meilleur pays du monde… Si j’oublie, faites-moi signe…
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Ma mère a réagi à ce que j’ai écrit sur le peu de contacts entre les Espagnols et les voyageurs du Camino. Je veux revenir sur ce sujet.
Nous passons, à pied, sur un chemin neuf, en vérité, qui reprend un ancien héritage, oui, mais, bon, comment dire…
Oui, il y a ces auberges qui remontent à bien avant la fondation de Montréal, oui, il y a ces ruines d’églises et de couvents, oui, il y a ces ponts du Moyen-Âge, mais…
Mais il y a surtout eu une décision, ou une série de décisions, politiques et économiques, municipales, régionales, nationales, européennes, pour relancer le Camino, comme une entreprise de voyage qui ne soit pas totalement touristique, mais quand même un peu, mais pas vraiment…
Enfin; ça donne des auberges retravaillées, rénovées, reconstruites, construites à neuf (de toute manière, plus personne ne voudrait d’un hébergement de type moyen-âge, même pas les tenants du régime paléo!), un balisage et une qualité des chemins qui va de passable à excellent, avec, parfois, des tronçons des anciennes routes qui servent de voies de passage.
Et c’est le premier point auquel je veux venir. Le Camino relie plusieurs villages que la route moderne a tendance à superbement ignorer. Il se développe un lien essentiel entre ces villages remplis de maisons à vendre, plus ou moins en ruine (j’en ai vu une dont ne restait que la façade!) et le Camino: les villages n’existeraient pas sans lui, et il n’existerait pas sans les villages.
Et encore, c’est fragile: les compagnies d’autocars proposent des forfaits pour ceux et celles qui veulent se sauver des étapes; même la poste officielle (Correos) concurrence les entreprises privées en proposant le transport des bagages entre une étape et l’autre pour 4 euros, moins que les 5 euros des cars.
Donc, pour bien des gens, le Camino et ses gens sont un genre de mal nécessaire. Juste à repenser à l’aventure du premier matin, qui est survenue dans une albergue tenue essentiellement par des bénévoles.
En fait, trop souvent, nous, les voyageurs, sommes bienvenus, tant qu’il reste quelque chose à payer. Après, ben filez, pis c’est toutte.
Trop souvent, mais pas partout. Et voici ma recommandation.
Lorsque mon pied gauche m’a signifié qu’il était temps que je me pose, je me trouvais devant la Casa de los Deseos, comme je l’écrivais plus tôt. J’ai demandé au patron si c’était une albergue, il m’a dit non et m’a expliqué le chemin vers la « vraie » albergue, je lui ai demandé de l’eau, il m’en a offert… et je suis resté, à sa surprise et un peu à la mienne, charmé par le nom de l’endroit.
Mais ensuite… Une fois ma lessive faite, Javier, le patron, est allé l’étendre lui-même. Puis, lorsque la pluie a menacé, il l’a rentrée pour qu’elle finisse de sécher à l’intérieur. Il a noté ma commande pour souper, le tout a été préparé presque à l’heure (je me suis peut-être trompé dans mes chiffres espagnols…), c’était excellent! J’ai eu droit à une petite prime, parce que les poitrines de poulet aux poivrons n’étaient plus disponibles et, comme nous sommes dimanche, il ne pouvait pas en racheter… Alors il m’a fait des poivrons pour aller avec le poulet rôti.
L’hôtel existe depuis un an et demie et Javier et Lorena (parents du petit Lucas) se démènent pour que les clients se sentent le mieux possible, mais aussi pour les gens du village. C’est, depuis mon départ, non seulement le meilleur hôtel que j’aie fréquenté pour la qualité de tout, mais aussi le meilleur rapport qualité-prix, le seul endroit où les Espagnols et les voyageurs sont non seulement également bienvenus mais même traités vraiment à égalité. Ici, nous ne nous ferions pas foutre dehors à huit heures! Javier m’a même dit qu’on pouvait rester jusqu’à midi si on voulait.
Tout ceci pour dire que je recommande chaleureusement cette destination à tous les voyageurs qui passent dans le coin.
Vous leur direz salut de ma part!
English digest: go to Casa de los deseos. Enjoy. Repeat if needed.