De Villambistia à Atapuerca (10e étape, lundi 29 mai 2017)

Alors, ce matin, j’ai fait lire à Lorena une partie de ce que j’avais écrit hier, puis un groupe de voyageurs français est arrivé, elle a été occupée pour un moment alors je suis parti, après un très bon déjeuner.

Première aventure: je m’arrête pour un café à Villafranca, au dernier point avant la montée des Montes de Oca: une boutique pour pèlerins jouxtant l’hôtel San Anton Abad, construit dans une abbaye du moyen-âge. « Hôtel de charme », comme dit le Petit Futé. C’est vrai que c’est chic…

Mais, comme partout en Espagne, il y a des minuteries aux lumières des toilettes… Or, certaines choses ne se font pas qu’en quelques secondes… Alors, j’actionne quelques fois la lumière, ou plutôt la minuterie de la lumière…

Pour me retrouver dans le noir lorsque je retourne dans le café! Il n’y a plus personne, une énorme poutre ferme la porte! J’ai littéralement été oublié dans les chiottes!

Je traverse le chic hôtel pour ressortir quelques mètres plus bas que j’étais entré; ça m’a quand même rappelé l’aventure de Tina, le premier matin en Espagne!

Ensuite, il y a eu l’esquissé passé de ce matin, puis le monument aux morts de la guerre civile, puis une rencontre avec Kap Soo; peut-être la dernière, puisqu’elle va prendre le bus de Burgos à Léon (elle a déjà marché quelques jours autour de Léon).

Quelques mots, quelques pas ensemble, au hasard de deux rencontres, avant et après une petite pause dans le bois (là où une jolie rousse tendait des hamacs en tentant de calmer son chien qui jappait comme un dingue).

Elle a lu mon texte sur elle et l’a aimé. Nous reparlons de notre discussion de la veille sur la peur, les peurs. Je lui raconte le nœud défait dans mon pied gauche. Elle me dit qu’elle a réfléchi à notre discussion, elle aussi. Elle me cite un prêtre qui lui donnait en exemple certains mets coréens, qui doivent sécher dans leurs pots en céramique. Or, pour qu’ils sèchent, quelqu’un doit lever le couvercle; les pots ne peuvent pas lever le couvercle eux-mêmes. Je ne suis pas certain où elle veut en venir, mais j’aime l’image. Elle me demande si je crois que le Camino va me changer; je crois que c’est déjà commencé. Je lui demande ce qu’il en est pour elle. Elle me parle de ses peurs, qu’elle veut confronter. Je la trouve courageuse, elle me répond que non; qu’en fait, elle essaie d’éviter ses peurs, le plus loin possible.

Je suis ému.

Nous prenons congé.

J’arrive à San Juan d’Astorga à peu près en même temps que Dena, Jo et Sandra. À midi douze, il pleut et fait soleil en même temps, ciel bleu sur nos têtes! Nous prenons un remontant (café et sandwich pour moi, tonic ou bière pour elles) et repartons. Je m’aperçois, une fois rendu à Agés, que j’ai marché pas mal  moins vite que le matin: elles sont sur mes talons! Je continue jusqu’à Atapuerca. Mon pied gauche, qui était redevenu mon ami, me dit que ça suffit, alors je me trouve un lit à l’albergue puis une bière et du wifi pour écrire.

English digest: walk in the mountain and in the forest at the same time, chat with Kep Soo, I will miss her. Pleasant day, not too hot and finally it didn’t rain.

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