Nous (oui, encore avec Peter; je crois que nous allons nous rendre à Santiago ensemble) sommes partis ce matin, à une heure difficilement définissable; il faisait très brumeux. Nous avons marché dans la base des nuages pour peut-être deux heures (avec encore des tas de leçons d’économie; je n’aurais jamais cru que ça puisse être si fascinant!), pris un café quelque part en marche, avons rejoint, jasé avec puis dépassé Marsha (dont le genou est encore fragile), puis la pluie qui menaçait nous est puis qui est carrément tombée dessus, de plus en plus violemment. Nous nous sommes arrêtés brièvement à l’église de Palas del Rei, où le curé met des étampes dans les credenciales. Nous y avons revu Lily! Encore aucune idée comment elle a pu nous dépasser! Peter achète des timbres et une carte postale, car il s’est engagé, depuis son départ, à écrire à un membre de sa famille (une épouse, un fils, trois filles) chaque jour. Nous repartons dans la pluie et les champs, puis la pluie et la forêt.
Voilà que nous passons devant l’hôtel où veut s’arrêter Marsha; je propose à Peter de nous y arrêter pour dîner. Surprise: Marsha est déjà arrivée! Comme il pleuvait, elle a pris un taxi… Dîner agréable en compagnie d’un autre Peter, canadien, et de Linda (et Marsha, oui). Nous étirons le dîner pas mal, le temps que la pluie se calme
En sortant, moment étrange que je relate dans mon compte-rendu d’une partie de l’échange avec Anita…
Nous progressons dans la pluie qui se calme, puis sous un timide soleil, puis un franc soleil, jusqu’à Melide. D’après les bornes par ici, il nous reste moins de 53 km à faire…
En arrivant au centre-ville, nous tombons sur Helena (et non pas Élaine, désolé) et Bernie, puis Anita arrive elle aussi. La discussion reprend (je devrais dire les discussions reprennent) et j’apprends que Peter a été, pendant ses études, communiste! C’est assez ironique pour me faire rire!
Parlant d’extrémisme… Anita n’en revient pas d’apprendre que des gens prennent des bus ou des taxis pour s’avancer, en prétendant faire le Camino! Peter lui sort deux exemples, pour l’amadouer; il lui parle de Magali, qui a pris un bus pour rentrer plus tôt à la maison et faire une surprise à son mari, motif aimable; je parle de Marsha, qui en est à son cinquième Camino et qui a un genou blessé, motif médical… Mais, pour être franc et balancé, je raconte aussi que Peter et moi avons vu deux jeunes femmes (mi-vingtaine maximum; Peter croit qu’elles étaient Américaines) entrer à l’hôtel où nous venions de finir de dîner, puis en sortant j’ai vu le taxi qui attendait, moteur tournant, puis les deux jeunes filles qui ressortaient avec leurs sacs à dos qui avaient été livrés à l’hôtel, puis reprenaient le taxi. Nous avions beau nous dire, à chacun son Camino, nous avons eu de la misère avec ça. Comme disait Peter à Anita, pourquoi ne pas prendre l’avion directement vers Santiago, dans ce cas?
Anita est végane; Donna connaît un endroit où on sert de l’excellente pieuvre… Anita rentre à l’albergue pendant que Peter et moi mangeons de la pieuvre… Donna boit un verre, elle a déjà soupé.
Puis, nous rentrons, Donna vers son hôtel, Peter et moi vers l’albergue, mais en chemin il me laisse, c’est le temps de remplir ses devoirs familiaux: il appelle sa femme et écrit sa carte postale du jour (celle de tantôt était pour hier, parce qu’il n’y avait aucune carte postale à Gonzar!).
Et moi? Je me trouve un banc dans le parc un peu moche en face de l’albergue, pour écrire mes billets dans la belle lumière et la douce chaleur du soleil couchant. Décidément, à peu de temps près, j’ai vraiment été gâté, point de vue météo!
English digest: too much stock to put in just one or two sentences, sorry. It was a fun day, though.