De Melide à O Pedrouzo (27e étape, mercredi 14 juin 2017)

Nous sommes partis après un café matinal, Peter, Anita et moi. Marche soutenue, comme d’habitude avec Peter, à part le début, le temps de réchauffer mes pieds, surtout le gauche.

Pendant le premier segment de la marche, Anita nous a fait une présentation biographique et documentaire sur Carl Jung et sa relation avec Sigmund Freud, présentation passionnante, en vérité. J’en retiens que Freud était passablement dogmatique et Jung, pragmatique. [note: Anita précise que Freud travaillait seulement sur l’inconscient individuel, alors que Jung a travaillé sur l’inconscient collectif]

Après un bon moment de marche, nous nous arrêtons pour dîner à A Calle, où nous sommes rejoints par un Américain du Colorado, âgé et totalement charmant, avec qui nous jasons. Sa femme est Galicienne, il parle français et s’appelle… Bobby Fischer!

Nous repartons. La marche est encore par beau temps, chaud, agréable. Un des sujets abordés, la pertinence d’accepter les erreurs plutôt que de les éviter… Petite réparation pour moi… La discussion se poursuit entre Peter et Anita, j’en manque des bouts mais un moment donné, je perçois qu’il est question de la mère d’Anita. Je demande quel âge elle a… Anita répond qu’elle est née en 1968… ! ! ! Bon, ok, le 23… mai… bon, ok… Petit choc du Camino.

Le temps que je récupère, nous sommes rendus à notre dernier village étape avant Santiago. Nous prenons les trois dernières places disponibles à l’albergue où nous nous présentons. Oui, il y a de plus en plus de monde. Nous sommes 18 dans une chambre pas immense, deux douches et deux toilettes pour les hommes, autant pour les femmes (du moins, je le suppose…).

… Pendant ma marche, quelques fois, et plus particulièrement lorsque mes pieds me faisaient des misères, je pensais que, dans à peine plus de deux semaines, j’enseignerai à l’académie de musique de chambre de Mana, et donc serai assis pendant plusieurs heures chaque jour… Je me demande combien de temps il va me falloir pour reprendre tout le poids que j’ai perdu…

Et, surprise, en arrivant à l’albergue, le premier message que je reçois est de Mana, avec la liste des pièces et des participants, plus l’horaire des répétitions pour les profs! La vie montréalaise qui reprend un peu ses droits…

Apéritif (agua mineral con gas… Peter a décidé de ne pas boire pendant tout son Camino, à part à la fontaine d’Iraxe; je suis solidaire et ai décidé de ne pas lui prendre une bière en pleine figure chaque soir; par contre, il nous a bien prévenus, plus d’une fois, qu’à la première occasion passé le panneau annonçant que nous entrons à Santiago, il s’arrête et se commande une bière illico!)… Il fait de plus en plus frais, venteux, et nous gelons à l’ombre.

Une fois retournés au soleil, face à l’albergue, nous attendons impatiemment l’heure de souper, car les restos, ici, servent rarement avant 19h. Lorsque l’heure arrive, commence la recherche. Car Anita est végétalienne, je crois l’avoir dit. Exigeante. Méfiante. Un resto semble faire l’affaire, Donna passe à ce moment et dit qu’il n’y a plus de soupe, nous marchons jusqu’à un autre, qui ne propose que de la viande. Retour à celui qui semblait convenir, conversation avec le mec en chemise bleue, qui nous confirme qu’il y a bien des choix végétaliens dans son menu. Joie! Nous commandons… et attendons…

Je ne sais pas combien de temps il a fallu avant que le premier plat arrive, mais c’était très long.

Avant le second… nous attendons. Longtemps.

Nous sommes entrés au resto vers 19h30, nous finissons notre 2e plat vers 21h30. Il reste le dessert. Peter est de plus en plus impatient. Soit que le mec en bleu est totalement dépassé, soit qu’il est totalement incompétent, ou encore qu’il s’en contrefiche royalement, nous ne parvenons pas à nous décider. Reste que le repas est très bon, mais nom d’une pipe! Nous commençons à craindre de rater la fermeture des portes de l’albergue. La petite femme en t-shirt rouge semble comprendre pas mal mieux que le mec en bleu, malheureusement ce n’est pas elle qui est en charge. En fait, elle semble en avoir sa claque, de l’autre gugusse (pardon…). Peter finit par se lever pour demander notre dessert. Pas de pourboire, cette fois-ci.

Brossage de dents, écriture rapide de ce billet, et bon…

Demain… Santiago…

English digest: we experienced slow food. It was excellent, though.

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