Carnet de voyage et esquissé passé, Casablanca, mercredi 6 mars 2019

Étions-nous dans le quartier des Habous? Ce n’est pas clair, vraiment. Les quartiers sont vaguement identifiés sur les cartes et parfois sur des indications routières, mais les contours exacts sont parfois difficiles à saisir.

Bref, ça ressemblait à la fois à une ville de province française et maghrébine, ce qui pourrait correspondre à la typologie des Habous, ce quartier conçu il y a environ un siècle, lors de l’expansion de la ville après la Premières guerre mondiale. L’idée était justement de loger les nouveaux habitants dans un quartier qui reprendrait à la fois le meilleur des médinas et le meilleur de l’urbanisme à l’européenne.

Ma mère a trouvé ça moche; j’ai surtout trouvé ça défraîchi. Disons que ça me semblait une autre illustration de ce que je dépeignais la veille: comme il n’y a plus d’argent à faire ici, il n’y a plus non plus d’investissement qui est fait, alors les maisons vieillissent, les peintures s’écaillent, et tout part à vau-l’eau.

Je repensais au renouveau de Prague, lorsque je l’ai visitée en 1992, peu de temps après la chute du communisme: des tas de maisons étaient en cours de restauration et de repeinture, c’était en train de redevenir vibrant. La même cause, ici, aurait certainement le même effet. Mais bon…

Tout ceci pour dire que nous avons dîné dans un petit restaurant de ce quartier, plutôt sympa, avec une majorité de clients qui étaient des étrangers mais aussi quelques Marocains parlant français. Notre voisine nous a d’ailleurs très aimablement parlé des instruments des deux hommes qui jouaient à la porte, l’un avait des cymbales dans les mains et l’autre, une gambra, si j’ai bien entendu, un genre de basse à trois cordes et à table en peau tendue, qui peut être jouée à la fois comme instrument à cordes et comme percussion. Et ça sonne en titi!

Le plat principal était du poulet servi avec des crêpes coupées en longues lanières, avec des lentilles et du safran. On aurait dit des pâtes style tagliatelle. C’était très bon. La soupe hariri était un peu moins goûteuse qu’à l’autre place où nous en avons pris, Les Saveurs du Palais, mais l’orange à la cannelle, les pâtisseries marocaines et le thé à la menthe étaient totalement satisfaisants.

Sauf que…

Sauf que, dans ce charmant restaurant où tout le monde parle français et où on mange bien, il y a une salle de bains, évidemment, avec un évier qui propose savon et serviettes pour se laver les mains, ce qui n’est pas universel à Casablanca, croyez-moi. L’évier, très joli, en céramique, est placé en-dehors de la salle de toilette proprement dite, ladite salle n’a pas d’évier.

Or, lorsque je suis allé à la toilette après mon repas, il y avait quelqu’un. Pas grave, j’attends en m’éloignant un peu. La porte s’ouvre, quelqu’un en sort, c’est la cuisinière (je la reconnais à la toque qui empêche les cheveux de tomber dans les plats), et elle retourne en cuisine… sans se laver les mains…

… Bon… Il y avait peut-être un autre lavabo dans la cuisine…

Reste que je ne suis pas certain d’y retourner…

Carnet de voyage, Casablanca, mardi 5 mars 2019

Il n’y a pas qu’à l’église, ou la mosquée ou la synagogue ou la salle du Royaume ou l’assemblée, qu’il faille faire acte de foi.

Nous étions cet après-midi sur le boulevard de la Corniche, qui longe une petite péninsule sur l’océan.

J’ai pensé à cette phrase de Félix Leclerc que mon père citait de temps en temps: « Fais quelques pas autour de la Méditerranée: tu verras ce que Dieu a fait de plus beau, et l’homme de pire. »

Casablanca est sur l’Atlantique, mais ici, sur la Corniche, la remarque s’applique fort bien. Il reste un tout petit morceau de plage, pris entre deux constructions. Partout ailleurs, il y a des immeubles assez bas (en contrebas de la route) pour qu’on puisse voir la mer, puis des cours avec des piscines, puis des murets, puis des rochers et l’océan… mais aussi des trucs, des machins, des faux palmiers dans une piscine vide, une barque barbecue sur une fausse plage, des jeux pour enfants, des studios qui font penser à un motel, des restos ou cafés vitrés du côté de l’océan… Pas un pouce d’accès direct depuis le boulevard. Tout est privé.

Ce n’est pas tout, car tout est aussi comme dans mon billet d’hier, c’est-à-dire vétuste, usé, suranné… Ça a dû être neuf dans les années, euh… 1970, peut-être; ça me fait penser à des films de Pierre Richard, disons, comme Le coup du parapluie ou C’est pas moi c’est lui

Je repense à ce moment d’un monologue de Pierre Richard, justement, où il parlait de la surprise de l’admirateur qui le rencontre dans la rue et constate qu’il a bien vieilli depuis le film de l’autre soir…

Tout ce long préambule pour en venir à deux constats:
-le premier est celui du sentiment de la fin d’un monde, de plusieurs mondes, en fait.
•Les autos neuves sont presque toutes des voitures de luxe. Les belles maisons sont cachées derrière de hautes clôtures, les endroits publics sont moches, les endroits semi-privés sont semi-moches…
•le français, qui est encore remarquablement présent, recule, sous la pression de l’arabe, mais aussi celle de l’anglais. C’est encore discret, mais je suppose que ça va s’amplifier; la pub est attaquée en premier.
-le second est celui qui porte sur la foi: bon, d’accord, nous ne sommes qu’en mars, ce n’est pas du tout l’été ni le moment des vacances (d’ailleurs, il y a une proportion non négligeable de gens qui portent des manteaux doublés, ici, par 16-20 degrés!), mais l’impression de la Corniche est généralement glauque. Je suppose que, s’il y a plus de monde, l’ambiance sera meilleure, mais pour ceux qui y étaient aujourd’hui, il fallait y croire, vraiment…

Nouvelle solitude

Carnet de voyage, Casablanca, dimanche 3 mars 2019

Un des bons côtés des voyages, c’est de nous aider à percevoir ce que nous prenons pour acquis, sans jamais nous poser de questions à ce sujet.

Par exemple, pourquoi prendre pour acquis qu’il va y avoir des feux de circulation un peu partout, mais aussi qu’ils vont être bien visibles pour tout le monde concerné, piétons inclus?

Pourquoi prendre pour acquis que les trottoirs sont des bandes plutôt plates et égales? Cette caractéristique est surtout essentielle là où il y a de grandes quantités de neige à débarrasser mécaniquement.

Pourquoi prendre pour acquis que les vêtements doivent être différents de coupe? Ici, plusieurs femmes (et un certain nombre d’hommes, par ailleurs) portent des vêtements de coupe identique, de grandes robes qui ne se distinguent que par les couleurs ou les motifs…

Pourquoi prendre pour acquis que les autobus urbains devraient être neufs et propres et en bon état?

Pourquoi prendre pour acquis que c’est préférable de laisser les passagers sortir du tramway, du bus, du métro, plutôt que de foncer à l’intérieur dudit bus – métro – tramway dès l’ouverture des portes?

Carnet de route, Rome, mercredi 9 janvier 2019

Ma mère, qui ne regarde pas à la dépense, a décidé de nous offrir un souper mémorable, ce soir.

Nous avons pris, en entrée, de la Mozarella Fior di latte et du Prosciutto di Parma DOP (appellation d’origine contrôlée), avec un Prosecco, puis des lasagnes industrielles mais excellentes, avec un chianti ma foi très honorable, probablement le meilleur vin rouge de notre voyage; puis, pour finir, des cantucchini al vin santo chianti DOC.

Ça a coûté un peu moins de 35 euros en tout, autrement dit moins de 54 dollars, donc un peu plus de 26 dollar par personne, vins compris.

Bon, d’accord, ce n’est pas un repas économique, non. Au contraire, c’est un genre de repas de luxe, qui aurait coûté le double, voire le triple, au restaurant, que ce soit ici ou à Montréal ou ailleurs.

… À Montréal, probablement que le vin à lui tout seul aurait déjà coûté plus que le double, en succursale de la SAQ…

Cela dit, le prodige n’est pas que l’économie relative de ce magnifique repas. Le prodige, dans un sens, c’est que le tout vient de la petite épicerie « Coop » à trois coins de rue d’ici… Nous ne sommes pas dans un quartier chic, ni même central, de Rome. Autrement dit, ce que nous avons pris ce soir peut correspondre au luxe ordinaire de M et Mme tout le monde de Rome…

Un peu comme si, au Québec, toutes les épiceries étaient des P.A. ou des Adonis, avec une section SAQ express…

C’est clairement un autre monde.

Carnet de voyage, Naples, mardi 8 janvier 2019

Ma mère cherche toujours des pyjamas, comme souvenirs de voyage « utiles » pour mes neveux. Elle a réussi, après beaucoup de recherches, à en trouver qui portaient quelque chose d’écrit en espagnol lorsque nous étions en Espagne, en français lorsqu’elle était en France l’été dernier… mais en Italie, rien.

Dans toutes les boutiques que nous avons visitées dans ce but, il y avait des pyjamas et autres vêtements avec des inscriptions en anglais, en abondance. En italien, rien! Sauf les mitaines de cuisine!

Autrement dit, la mondialisation, c’est de trouver, à Naples (Rome, Paris, Toulouse, Malaga, Amsterdam, Saïgon, Hanoï, Shanghaï…) les mêmes vêtements qu’on pourrait trouver à New York (Londres, Miami, Los Angeles, San Francisco, Boston, Toronto…), fabriqués au Bangladesh (en Inde, Tunisie, Roumanie, Chine, au Pakistan, Maroc, Sri Lanka…)…

C’est plus facile de trouver du vêtement vietnamien au Vietnam que de l’italien en Italie, du français en France… Mais après tout, plein des vêtements d’une marque en principe aussi vertueuse que MEC sont faits au Vietnam…

Par contre, pour l’électronique, les bébelles, les gadgets, les machins, les cossins… pas mal tout est fait en Chine.

Carnet de voyage, Naples, lundi 7 janvier 2019

Le Musée d’archéologie national de Naples vaut vraiment la visite. Il y a de nombreuses pièces extraites des fouilles de Pompéi et d’Herculanum, mais aussi de Rome même: des sculptures, des fresques, des mosaïques, essentiellement. On voit les « pattes » des artistes, même si très peu d’œuvres sont signées; c’est particulièrement clair en regardant les fresques tirées du temple d’Isis, où deux peintres sont très reconnaissables, à mon avis de profane.

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À part ça, deux adresses, hum, non, trois…

Une pâtisserie: La Poppella, dans la Sanita (goûter aux Fiocco di Neve!), une pizzeria, la Centenaria, via Materdei (oubliez la Starita, quelques mètres plus haut, qui est toujours archi-bondée; la margarita d’ici est excellente) et l’Osteria Donna Theresa, sur le Vomero, près du métro Vanvitelli. Ce sont les trois places où nous sommes allés plus d’une fois.

C’est là que nous avons dîné, aujourd’hui. La jeune patronne (la fille des anciens patrons, je suppose) nous a reconnus et nous a présenté le menu en français. De toute manière, c’est simple: il y a deux choix d’entrée et deux choix de plat principal. Quand il n’y en a plus, c’est simple, « Tutto è terminato; mi dispiace!… » et c’est tout. Nous arrivions à la fin du repas; le vieux monsieur vient nous desservir. Je lui demande s’il y a du café: « Cafè, non abbiamo. Un amaro? È benissimo, è da noi! », en faisant un geste de torsion sur sa joue gauche. Ça me tente, ma mère hésite. « Allora, per lei, un amaro [en me pointant], per lei no [en pointant ma mère]. »

Donc, juste après la tarte, apparaît sur la table un verre de mixture verte, opaque, forte! On dirait un mélange de chartreuse et de sambuca. C’est excellent! J’apprends qu’en fait, c’est l’épouse du monsieur qui élabore cet alcool, et que c’est à base de feuilles de laurier!!!

En partant, je dis à la jeune patronne que ma mère et moi croyons que mon père aurait beaucoup aimé cet endroit. Elle est assez fière du compliment pour le répéter aux deux vieux… je suppose que ce sont ses parents.

Ma mère et moi nous faisons la remarque que c’est le genre de truc qui n’arrive pas forcément dans un tout-compris… Peut-être avons-nous des préjugés…

Carnet de voyage, Naples, 31 décembre 2018

Ma mère me lisait, hier, une description étrange des Quartiers Espagnols de Naples… Le genre de mot qui ne veut pas dire grand-chose. Il était question de jeux de lumières et de soleil, et bon… La vérité toute simple: il s’agit d’une partie de Naples qui est d’un quadrillage remarquablement régulier. Les édifices sont passablement hauts, ce qui donne des genres de canyons en guise de rues. Au fond, des flots de touristes, dans les rues larges et piétonnières, et de scooters et d’autos dans les autres, étroites. On a le choix entre risquer de se faire marcher ou rouler sur les pieds. J’ai failli me faire foncer dedans par un scooter qui prenait son virage un peu serré. Heureusement, il a freiné à temps… Autrement dit, dans un sens, l’anarchie des gens compense pour l’ordre des rues.

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Hier, nous étions sur la colline du Vomero, au moment de la visite de la Chartreuse. Ce matin, dans le quartier espagnol puis cet après-midi, dans la Sanità, le quartier sous le pont de l’autre soir. Naples est vraiment une ville de quartiers. Le Vomero est plus chic, plus récent, plus aéré. Le quartier espagnol, hum, faudrait voir dans une journée moins intense, probablement. L’autre jour, nous avons renoncé au quartier historique, là aussi pour cause de vraiment trop de monde… Je me suis senti comme sur le quai de la ligne orange, à Berri, à l’heure de pointe… La Sanità: le bordel, mais sympa; je ne sais pas pourquoi ce quartier m’a tellement plus charmé que le quartier espagnol, mais c’est le cas. Encore des scooters et des autos en pagaille, avec des trottoirs trop étroits et des tas de gens, et tout plein de boutiques qui attendaient leurs derniers clients ou qui fermaient déjà, et des pétards partout!

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Naples a été la capitale de divers royaumes au cours de l’histoire. Même qu’il s’en serait fallu de peu qu’elle soit choisie comme capitale de l’Italie réunifiée, au milieu du XIXe siècle. Dans un sens, c’est comme si elle prenait un genre de revanche, en étant peut-être la ville la plus bordélique d’un pays bordélique.

Autre exemple de bordel: il y a eu un feu d’artifices tiré… depuis le coin de la rue! Ça pétait à qui mieux mieux entre notre immeuble et le voisin!

Carnet de voyage, Naples, dimanche 30 décembre 2018

D’abord, une curiosité: ma mère et moi avons compté, sur un morceau de trajet vers la Chartreuse de Parme, les voitures abîmées et les intactes. Nous sommes arrivés à quelque chose comme 75 à 2…

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La Chartreuse de Naples, donc… Qui n’a pas eu son roman, contrairement à celle de Parme, ni son récit, contrairement à celle de Valdemossa…

En fait, ni ma mère ni moi n’en avions entendu parler avant de mettre les pieds à Naples et de lire les guides touristiques.

Le site est magnifique, avec une vue sur la baie de Naples, et probablement jusqu’au Vésuve (il ne faisait pas très clair aujourd’hui). Les bâtiments recèlent de vraies merveilles: l’église a un pavement en pierre ornementée, je ne sais pas comment décrire… C’est peut-être le plus beau temple que j’aie vue à ce jour.

Il y a des crèches, à peine croyables, en vérité. Et, incurie italienne typique? Plusieurs vitrines ne sont pas éclairées. Pourtant, il y a, en plus des personnages normaux, des tas d’autres figurines, et des plats, et des animaux, et des instruments de musique, et et et… Ça défie pas mal l’imagination.

Il y a un moyen détourné d’arriver près du chœur. La salle capitulaire est pleine de panneaux de bois superbes et de petites sculptures, et zut, les photos sont interdites…

Et parfois je dis que j’ai une chance insolente… Et le vieux gardien, subitement inspiré, invite les personnes présentes à aller jeter un coup d’œil dans le « trésor », la chapelle où étaient exposés les reliquaires avant l’expulsion des moines (peu après la réunification de l’Italie, vers 1861).

Mais là!… Une salle entière avec de petites portes d’armoires en marqueterie, avec des images, des paysages, des récits bibliques… On dirait des dessins tellement c’est bien fait! Nous nous demandons si mon père, ou Daniel Friederich, son ami luthier et ébéniste, connaissaient cette salle, et nous pensons que non: nous en aurions entendu parler! Salle suivante, les petites portes sont maintenant des panneaux de bois unis, mais quel bois! Je sais le travail que Mario Lamarre, mon luthier, doit effectuer pour mettre en valeur certains panneaux ondés ou noués… Ici, ils le sont tous! Superbes!

J’avais entendu parler de l’Alhambra, à Grenade, de la cathédrale d’Albi, mais jamais de la Chartreuse de Naples. Or, honnêtement, je mettrais ces trois lieux pas mal au même endroit dans mon florilège des lieux à visiter au moins une fois.

…Nous avons manqué la boutique en sortant, donc je n’ai même pas pu voir s’il y avait des cartes postales ou un livret de photos…

Quelques notes sur Naples, fin décembre 2018

Ça ne paraît pas d’emblée, parce que ce n’est pas partout qu’on la voit en entier, mais Naples est une très grande ville, finalement, et assez dense merci! C’est un complexe de collines et de vallées encaissées, ça grimpe en titi!

J’avais lu quelque part que la circulation napolitaine était impressionnante. J’avais hâte de comparer avec celle de Saïgon ou de Hanoï. Verdict? C’est vrai, en partie seulement. Il y a des bouchons monstres, parce que les rues sont étroites; très peu ont deux voies par direction. La moindre livraison arrête le trafic Les Napolitains vont vite, et ne respectent pas toujours les sens uniques. Cela dit, les vitesses atteintes démontrent que le trafic est, en moyenne, bien moins dense qu’à Saïgon. Traverser la rue demande tout de même parfois une certaine intrépidité: si les Saïgonnais ne s’arrêtent pas, les Napolitains ne ralentissent pas.

Parlant de trafic et de rues étroites, l’immense majorité des voitures porte des traces de collisions, de la simple peinture éraflée à la vitre remplacée par un sac à vidanges, en passant par les pare-chocs éventrés et toutes les variantes de la tôle froissée. Un rétroviseur qui n’est pas replié ne restera pas intact longtemps. Assurer une voiture doit être prohibitif, ici!

Les véhicules d’urgence? Ils font comme les autres: ils patientent…

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Il y a des tas de touts petits commerces, ici. Le « supermarché » au pied de l’immeuble est plus petit que le marché Tradition à Hemmingford! Nettement plus tassé, aussi, faut bien le dire!

Nous avons vu ce que nous avons pris pour la plus petite poissonnerie possible: je ne suis pas certain que cinq personnes y tiennent debout…

Si les commerces sont petits, les aliments sont très bons, très goûteux: fruits, légumes, fromage, en particulier. Et la pizza est généralement très bonne, faut bien le dire.

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Les commerces sont petits, et certains se ressemblent énormément. La marchandise qui semble la plus offerte ici: les couvercles pour téléphones intelligents! Ils sont proposés dans des dizaines de boutiques, et aussi par des dizaines de vendeurs à la sauvette, qui semblent tous venir du même coin de la planète (Inde ou Pakistan), et qui proposent aux passants les mêmes produits… Il doit y avoir un réseau très organisé, qui ne se limite pas aux trucs pour cellulaires. Il y a aussi des jouets, avec le petit chien qui jappe mais aussi le pistolet à bulles de savon motorisé: même plus besoin de pomper pour en faire des dizaines! Le plus inattendu: un marchand de chaussettes à la sauvette.

Carnet de route, Bruxelles – Allemagne, vendredi 3 août 2018

Remémoré, hier, en arrivant à Bruxelles, que mon père y est passé en 1958. Un clin d’œil de soixante ans.

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À Cologne, tous les trains étaient en retard, c’était le chaos dans la gare. Britta m’explique que c’est à cause de la chaleur! Les arrivées et départs ne se font pas toujours sur les quais habituels et les gens sont à cran. C’était un peu la même chose à Bruxelles, mais en moins pire.

Apparemment, il ne fait pas si chaud, si longtemps, habituellement, en Europe du centre. Britta me dit, plus tard, que les Allemands avaient l’habitude de voyager pour aller chercher le soleil, mais là, dans l’absolu, ce n’est plus nécessaire!

Cela dit, je n’ai pas bien retenu le lien entre la chaleur et la rupture des horaires de train.