Post-scriptum

Hier soir, vaincu par la fatigue du voyage, le décalage horaire et une connexion internet un peu lente, je n’ai pas terminé ce que je voulais écrire.

Il m’a manqué de dire mes pensées pour Serge, Xabi, Hervé, Monique et leurs familles, mais aussi Peittio, Koldo, Gorka, Jean-Pierre, Patrick, Jésus (l’accordéoniste), Jean-Franck,  Didier et Kutx (et Michel Rivard!), pour Quynh (Merci pour le petit poncho en sac de vidange! Il pleuvait tellement, hier lorsque je suis arrivé à Bayonne que, franchement, si ça avait été pareil aujourd’hui, j’aurais remis mon départ d’une journée!), mais surtout, pensées et remerciements et gratitude pour Alain et Mixu pour leur accueil et pour une première journée de voyage plus magnifique encore que dans mes rêves les plus fous.

Ce matin, je suis au début du chemin, une Québécoise bénévole au bureau d’accueil (!) m’a orienté, donc, c’est un départ.

J’ai des photos et petits films, honnêtement je ne sais pas comment je vais pouvoir les mettre en ligne, ça va vraiment dépendre de la qualité de la connexion dont je vais disposer.

Le piano recyclé:

Les articles incroyables:

Le chœur des objets:

La chambre chez le musicien:

English digest: it rained cats and dogs in drove, I met old friends and it was a great day. Now, I’m on my way.

Le voyage…

Je pourrais recommencer là où j’en étais ce matin, tout content de voir et prendre des avions… Mais je vais retourner bien plus loin en arrière.

En 1992, Les Petits Violons sont venus donner une série de concerts en Pyrénées-Atlantiques et dans les Landes (sud-ouest de la France). L’organisateur de cette tournée était un heune homme charmant, avec qui nous avions fraternisé. L’année d’après, nous étions retournés en famille dans la même région et avions partagé, en quatuor à cordes familial, deux concerts avec l’Otxote Leinua, petit ensemble vocal masculin dirigé par le même charmant jeune homme. Il y avait dans le concert une partie de chants basques, une partie de quatuor à cordes, et une chanson commune, La complainte du phoque en Alaska.

Je me souviens encore vivement de l’émotion d’entendre le début de cette chanson, par ce groupe qui sonnait tellement chaleureux et délicat. Cette année-là et la suivante, nous avions fait de grandes fêtes avec tout le monde.

À travers les années, un certain contact a été conservé, soutenu au début, lorsque ma ou mes sœur(s) allai(en)t jouer aux Fêtes de Bayonne ou ailleurs au Pays Basque… Jouer ou juste fêter.

Une manière de point culminant a été le mariage du charmant jeune homme. Le chœur était venu interpréter le chant basque préféré de mon père, lorsqu’il était reparti après la noce. Autre moment de vive émotion.

Avec les années, j’étais retourné à Bayonne, quelques fois, visiter les amis du chœur et la mère du charmant jeune homme (et d’un autre choriste, tout aussi charmant, dans un style bien différent, et d’un autre charmant jeune homme, encore bien différent mais pas chanteur, plutôt danseur…).

Avec plus d’années, je suis retourné moins souvent en grand voyage en France, j’ai un peu perdu contact.

Mon père a revu le charmant jeune homme lors de son dernier voyage en France, à l’été 2011.

Puis, passant par Facebook, la fille d’un des chanteurs du groupe, qui vient étudier au Québec, retrace ma sœur et prend contact. Puis, les parents de la fille (donc, l’ancien chanteur en personne) viennent visiter leur fille à Montréal et on fait un grand souper très fou, avec mes deux sœurs et des danses basques, entre autres. C’est fou, c’est comme si nous nous étions vus l’avant-veille!

Puis, lorsque je me décide de marcher vers Compostelle, je me souviens que l’ancien chanteur venu à l’automne vit pas mal près de Saint-Jean-Pied-de-Port, point de départ de ma marche. Je reprends contact è mon tour; contact très chaleureux dès l’abord.  La conversation passe sur ce que je voudrais faire en passant près de Bayonne; je parle de la mère des charmants jeunes hommes…

(En fait, être passé pendant les vacances, j’aurais bien aimé revoir tout le monde…)

Un peu plus tard, j’ai la confirmation que oui, la visite va pouvoir avoir lieu. J’en suis bien content.

Alors, là, bon, je reprends mon récit là où je l’ai laissé, ce matin tôt à l’aérogare 2G de l’aéroport de Roissy. Il a plu, il fait frais, les conditions météo sur l’Europe sont moches. Quand, finalement, mon avion est prêt à partir, nous avons 50 minutes de retard, pour cause de météo pourrie à l’aéroport d’où venait l’avion.

Nous décollons pour Biarritz. En vol, le commandant avertit que ce sera pourri en arrivant. Il n’a pas menti. Lorsque nous repassons sous les nuages, les hublots ruissellent. Lorsque nous nous posons, un avion qui décolle soulève des trombes d’eau. Lorsque j’arrive à l’aérogare…

Lorsque j’arrive à l’aérogare, les amis sont là, avec le charmant (et un peu moins) jeune homme. Je suis ravi de cette bonne surprise.

Bon; je récupère mon sac à dos et un chandail un peu chaud… et un poncho du modèle sac-de-vidange que je m’étais fait donner pour un cas de dépannage. Mettons qu’il tombe bien: il pleut comme vache qui pisse, dans le sens de: tout un troupeau!

Programme: courir à la voiture, aller voir la mère des charmants jeunes hommes et jaser un moment, aller dîner avec le charmant frère du charmant jeune homme, aller m’acheter un coupe-vent (!!!) et deux ou trois items qui me manquent encore, puis les amis me conduisent chez eux.

Joie des retrouvailles, pour la mère comme pour moi, échange de nouvelles sur mes sœurs et ma mère à moi, conversations sur la vie qui passe tellement vite qu’il est déjà temps d’aller dîner…

Petit tour en auto dans Bayonne,, superbe ville, et rencontre du charmant frère, qui… Ben mautadine! Il est retraité! Que disais-je sur le temps qui passe vite?

Excellent dîner en ville; on dirait que mes amis connaissent tout le monde, tellement il y a de gens qui les saluent!

Puis, allez, hop, en voiture pour la maison des amis. Là, je crois que je vais raconter en image ce que j’ai vu. Mais pour ce faire, va me falloir un second article, je crois… Mon cellulaire répond de plus en plus mal à l’édition de celui-ci. Alors, ça va continuer avec les Images du voyage.

 

Le transit…

Je n’en reviens pas encore d’être parti sans mon coupe-vent! Me semble qu’à l’époque où je voyageais souvent, un tel oubli ne me serait pas arrivé! En plus, je n’ai pas pris de chandail supplémentaire dans l’avion! Or, à Paris, il fait 15 et il bruine… Excès de confiance? Distraction?

En tout cas, à Roissy, il y a des avions en titi! Ça me met toujours d’excellente humeur.

(Salutations de Paris)

Le départ…

Bon, alors, les derniers cours ont été donnés, une des patronnes m’a gentiment remis une carte signée par les élèves, toutes les pratiques en vue des concerts de fin d’année se sont bien déroulées, tout le monde progresse, tout le monde m’a salué et souhaité bon voyage…

J’ai acheté mes euros, mon assurance voyage, réservé mes sièges (le hublot dans les deux cas, évidemment), activé mon blogue, activé le cellulaire presque neuf que m’a donné ma mère…

Je suis allé chercher mon credencial en ville; mon passeport du pèlerin, quoi… Et je me demande encore s’il y a quelque chose de religieux dans toute cette démarche…

J’ai assisté à ma dernière réunion à la Guilde; fini mes bagages; suivi mon dernier cours de yoga; été lifté à l’aéroport; pris une collation…

Et c’est maintenant que je m’aperçois que j’ai oublié sur le dossier de ma chaise de cuisine le coupe-vent imperméable que je me suis procuré justement en vue de cette expédition… Et tout annonce qu’il va y avoir de l’orage, vendredi matin pour le début de mon expédition… Gnarf.

F-HRBB, Boeing 787-9 tout neuf

Bon; l’embarquement a été un peu retardé mais l’avion est parti à l’heure. Je suis dans le dernier siège à gauche. Mon voisin: un homme dans la soixantaine, large comme deux dossiers… Même pas question que j’envisage seulement de me rendre à l’accoudoir!

Cela dit, mon avion est équipé du wifi, j’aimerais pouvoir écrire ce billet et le publier en direct! Or, la page login d’Airfrance est en anglais uniquement, et le login ne marche pas. Si seulement le service pouvait enfin répondre à ma jolie petite lumière bleue… je mettrais ce billet en ligne depuis l’avion.

(Dans cette photo, il y a mes élèves de la Rive-Sud)

(Mise à jour, aéroport CDG terminal 2G, matin du 18 mai: le wifi a été en panne tout le vol durant)

… Dire qu’un de mes plus vieux souvenirs est d’être assis près du hublot, sur l’aile, dans un avion d’Air France; je joue avec une petite Volvo à l’effigie de la silhouette stylisée de Simon Templar, le Saint; j’avais probablement presque deux ans… Le monde a bien changé.

Nous sommes au-dessus des nuages, le ciel est magnifiquement bleu au-dessus de nous, nous sommes presque au-dessus des Îles-de-la-Madeleine et je pars en voyage… dans la joie, oui!

Pensées pour mes patronnes, mes élèves, Bernard, Éric, Muhammad, Fannie, Kiara, Alexis, Simon, tous les gens qui rendent les voyages possibles, Gaël, ma mère, Eugénie, Quynh…

 

English digest: I forgot my raincoat and my neighbour on the plane is wide.

J’oubliais… De combien de temps disposerai-je?

(4e article de cette série, mais en fait dans l’histoire il devrait être le deuxième…)

J’ai parlé de mes bottes et de mon linge, mais je pourrais glisser un mot sur le voyage lui-même…

Sur la fin de l’hiver, à un moment où je n’étais pas encore vraiment décidé, j’ai croisé à l’épicerie une amie de ma sœur, amie qui avait fait le chemin de Compostelle. Je lui ai demandé si elle aimerait m’en parler. Oui, rappelons-nous l’autre semaine, je suis dans le jus. Bon, c’est vaguement noté, on se reparle.

Le lendemain des funérailles de mon oncle, je lui ai envoyé un texto, mais elle n’a pas réagi tout de suite. La semaine suivante, finalement, nous nous sommes rejoints pour un café dans mon quartier. Elle m’a montré des livres, des photos de son voyage, raconté, expliqué, dit, commenté son chemin. Un morceau de choix: pas de préparation, juste un départ, et le jour du départ, brume et neige sur les Pyrénées (c’était en mai, comme pour moi). Elle croise un vieux paysan effrayant et un cheval mort. Plus tard, dans son voyage, une fois, des punaises de lit… Comment les éviter et comment s’en débarrasser? Huiles essentielles sous l’oreiller et exposition du contenu du sac au grand soleil. Merci pour le truc!

Surtout, beaucoup d’encouragements, et elle m’a aussi dit qu’avant de partir, elle avait parlé avec une personne qui l’avait fait… Comme moi je parlais avec elle, là.

… Restait à décider quand partir…

Entre la première rencontre de l’amie de ma sœur et le café matinal, j’ai envisagé plus sérieusement mon voyage, avant d’être vraiment commis. Je voyais une fenêtre disponible, entre la fin de mes cours de violoncelle, fin mai, et le début des gigs d’été, fin juin. Problème: je manquais le concert de mes élèves dans une des écoles où j’enseigne… La directrice, ma patronne, à qui j’en parle, m’encourage à faire le voyage, mes élèves se débrouilleront pour cette fois… Bon, merci beaucoup!

Alors, l’après-midi suivant le café avec l’amie, j’appelle à mon ancienne agence de voyage… Mon ancienne agente a pris sa retraite, et l’agence a déménagé et changé de nom! Heureusement que le numéro de téléphone est resté le même… À cette même agence, il y a l’agente de ma mère; bon, pourrais-je la voir? Elle va revenir au bureau cet après-midi. Bien.

J’arrive à l’agence… Premier constat: plus personne ou presque ne se rend à une agence de voyage en personne… Tout se fait par téléphone ou courriel, maintenant, si ce n’est pas directement par les sites des compagnies aériennes.

Voici l’agente, tiens. Elle est dans un drôle d’état; j’apprends qu’elle rentre tout juste au bureau, après quelques jours de congé suite à la mort de sa sœur… Sur son bureau, une pile de guides sur l’Espagne (le premier: une plaquette sur le chemin de Compostelle! )… Ma requête l’inspire; nous cherchons un moyen pour que je prenne l’avion le plus de fois possible, en fait. Voici un premier projet de réservations, j’ai quelques jours pour y songer.

Je croise aussi la fille de mon ancienne agente; j’avais oublié que je la connaissais, mais la reconnais tout de suite. J’avais aussi oublié qu’elle était belle à ce point… Salutations à sa mère…

Avant de rentrer, je passe chez Raffin, la librairie de ma grand-mère, et m’achète deux guides sur le chemin de Compostelle, guides qui suggèrent des itinéraires et des temps de marche.

La fin de semaine suivante, j’épluche le tout et jase avec ma mère. Ouais, faudrait que je marche pas mal vite pour faire tout ça dans le temps que je me suis accordé… J’en parle avec mon autre directrice, la patronne de l’autre école où j’enseigne… Elle me rappelle qu’elle m’avait dit de me considérer libéré du concert de fin d’année de ses élèves, deux semaines plus tôt… Merci aussi!

Nouvelle conversation avec mon agente, modification de mes dates, nouvelles maquettes d’itinéraires… Courriels avec des amis en France, mais aussi avec ma cousine qui vit à Paris, la fille de mon oncle décédé. J’apprends qu’elle va chanter à Paris, pas mal au moment où je rentrerais. Ah!

Bon; nouvelles conversations avec mes patronnes, nouveaux aménagements de mes horaires… j’achète mes billets à la troisième itération. En passant par l’agence de voyage, je vois un A310 d’Air Afrique qui semble abandonné sur le bureau voisin… Il est à mon agente, qui m’en fait cadeau! presque dans la même phrase où elle m’avait demandé si j’étais Asperger… Merci pour tout!

…D’ailleurs, je m’ennuie déjà de nos jasettes, intenses, profondes, légères, graves… de la joie qu’elle a mise à chercher avec moi, y compris pour un billet qui ne lui paiera aucun sou vaillant… Elle m’a dit que le client qui va à Winnipeg par le premier avion demain matin la fait vivre, mais qu’un client comme moi la nourrit et lui rappelle pourquoi elle aime tant ce métier. Je la crois.

Finalement, je me suis libéré une semaine de plus. Je me sens quand même un peu drôle de laisser mes élèves pour leurs concerts… Mais tous m’encouragent. Une s’est même acheté un guide; elle veut faire le chemin à son tour, l’an prochain!

En même temps, depuis ma décision, j’entends parler de gens qui meurent, pas loin, du cancer (en particulier) ou de toute autre cause… Dernière en date: l’épouse de mon ami bijoutier… Ça me fait repenser à mon moment de réalisation, au salon funéraire…

Pensées pour Marie-Laurence, pour Manon, pour Marie-Hélène et Suzanne, pour ma mère et ma grand-mère, pour Suzie et Eugénie, pour Manon, Valérie, Ariane, Anthony, Charles-William et Éliane (et aussi Geneviève, Francine et Diane), pour ma mère et ma grand-mère, mais particulièrement, ce soir, pour Régine et pour Patrick, Chloé, Elphin et Corentin.

English digest: I purchased my flight tickets.

Achats et essais suivants: le linge

(3e article de cette série)

La lecture de quelques blogues parlant du voyage vers Compostelle m’a fait prendre conscience de l’importance de bien choisir le linge à emporter pour ce voyage. D’abord, il en faut peu, le moins possible. Ensuite, il y a des contraintes comme la capacité d’évaporation de la transpiration, la rapidité du séchage après le lavage, en particulier.

Je me suis encore rendu chez MEC, pour demander conseil et vérifier si le linge spécialisé se démarque vraiment des vêtements ordinaires. C’était lundi de Pâques, le magasin était plein! Les vendeurs, archi sollicités. J’ai eu la chance de tomber sur un jeune homme qui, normalement, n’est pas sur le plancher, mais là, comme il y avait une personne malade, il s’est dévoué.

Alors, d’abord, la matière. L’idéal, c’est la fibre synthétique; ça sèche presque dans le temps de le dire. Je n’en suis pas entiché trop trop. L’autre solution: la laine mérinos. Alors, mérinos ce sera, pour l’essentiel. Explication et démonstration des couches de vêtements. Bon; j’ai un échantillon de tout, reste à essayer.

Premier essai: je marche jusqu’au CEGEP du Vieux-Montréal, sous une pluie battante, pour aller voir Incendies, monté par l’Organe Théâtral. J’arrive, trempé comme une soupe! Oui, j’avais marché sous l’averse, en me disant qu’en voyage, ça m’arriverait certainement. Bon; le coupe-vent a résisté, pas une goutte ne l’a traversé; les bottes, pareil. Les pantalons, par contre, leur capacité à faire perler l’eau n’a pas suffi; le contenu de mes poches est trempé. Bon à savoir, de toute façon.

Cela dit, j’essaie aussi le linge dans des conditions plus ordinaires (lire: sèches), et ça va, tout me plaît. Alors, je complète mon ensemble.

Sur les entrefaites, je suis appelé pour remplacer un collègue à l’Orchestre Symphonique de Sherbrooke, ce qui va m’occuper pendant la dernière semaine d’avril. Premier projet: partir avec mon linge de voyage et tester, en conditions réelles, le lavage quotidien. Ma mère, à qui j’explique mon plan, me dissuade de l’appliquer, au motif que les conditions de séchage dans une chambre d’hôtel sont généralement médiocres.

Bon; je grommelle un peu, au moins pour la forme, et me demande si je ne vais pas faire à ma tête… Mais, avant de partir pour Sherbrooke, j’essaie, chez moi, de laver mon linge à la main…

Premier constat: ça prend du temps! Ouais, va falloir que je sois discipliné avec mes lessives et que je n’attende pas d’en avoir un maximum à laver! Second constat: lorsqu’on lave à la main, sans essorage, ça ne sèche pas vite vite, en effet.

Alors, bon, cela dit, j’ai quand même quelques jours de séjour à Sherbrooke qui pourraient bien faire partie de ma préparation au voyage… Alors, pour commencer, je vais vraiment mettre mon linge et l’essayer dans des conditions de vie réelle. Succès.

Mais j’ai eu d’autres occasions d’apprentissage… D’après les récits de voyageurs, en personne ou en blogues, il paraît que la coexistence avec les chambreurs peut faire partie des épreuves du voyage… Justement, mon chambreur m’avertit tout de go, à mon arrivée, qu’il ronfle et que le mieux qu’il peut faire, c’est de m’offrir des bouchons pour les oreilles! Alors, je teste… Ça marche. Le lendemain matin, ledit chambreur doit me réveiller car je n’ai pas entendu mon réveil…

J’ai fait un autre test, par la même occasion: oui, c’est possible de faire autour d’une demi-heure de yoga, le matin, sans déranger un ronfleur. J’ai même utilisé ses ronflements pour minuter mes postures.

À part ça, à Sherbrooke, j’ai aussi retrouvé, avec l’aide de mon oncle et de ma tante, la maison où a habité la famille de mon père, dans les années 50. Elle a beaucoup changé… J’ai aussi appris que c’était mon arrière-grand-père par alliance (mon arrière-grand-père de sang est mort alors que ma grand-mère était encore gamine) qui l’a construite.

D’ailleurs, une des raisons qui me rendait content de jouer à l’OSS, c’est que mon père nous racontait qu’il y avait joué, au début des années 50.

Autre à part ça: j’ai parlé de mon projet de voyage, entre autres à une violoniste que je connaissais. Elle m’a encouragé avec chaleur, d’autant qu’elle a déjà fait cette marche, du moins en partie.

Bon, avant de passer à autre chose, il m’importe de dire que la pièce était très bien jouée par les jeunes comédiens de l’Organe (j’y ai eu une petite participation, mais c’est une autre histoire; je l’ai vue trois fois, mais ça aussi, c’est une autre histoire…), mais aussi que le soliste dans Chopin était magnifique et que j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir et jouer la 1ère Symphonie de Mahler… Eh, quoi, ben non, je ne la connaissais pas du tout auparavant. Et je suis content d’encore découvrir des pièces en les jouant.

Pensées pour Derek, pour Marie-Dominique, pour les membres de l’Organe théâtral, pour Jacob, pour Jean-Luc, pour Gaël, pour Stéphane et Élaine, pour François, Anne-Marie, Caroline, France et Marie-Eve, pour Charles, ainsi que Jean-Marc, Anaïs, Hugues, Dominic, Alain, Myriam et plein de membres de l’OSS.

English digest: I walked under a very heavy rain with my new clothes, I practiced yoga without disturbing my snoring roommate, I saw a very intense and interesting play, accompanied a wonderful pianist and enjoyed learning and playing a symphony.

Premier achat, premier essai: les bottes…

(2e article de cette série)

Mon premier achat, pour la longue marche, a été une paire de bottes.

Retour en arrière… Lors de ma randonnée au Mont Lafayette, je m’étais acheté des bottes de marche à une place qui ne mérite pas de pub, des bottes d’une marque pourtant réputée, semble-t-il… Défaut de la botte: un des œillets a cassé après quelques mois. Défaut du vendeur ou de l’acheteur: les bottes étaient trop petites, mes ongles de gros orteils sont morts lors de la descente…

Correction: les bottes étaient d’assez bonne qualité pour m’avoir servi de bottes d’hiver, pendant cinq ans, en fait… mais ça allait tant que je n’avais pas une heure à marcher. Alors, sitôt décidé de partir, il me fallait des bottes.

Premier magasinage dans une boutique près de là où habitait ma mère… Il n’y avait pas ma pointure, pour les bottes qui me semblaient les meilleures…

Deuxième magasinage: MEC… Là, je vais faire de la pub, je crois…

Le vendeur me trouve en arrêt devant les bottes de « grande randonnée ». Je lui explique mon projet, il me dit tout de go: « Première chose, je vais vous faire changer de présentoir » et il me déplace vers les bottes de moyenne randonnée, en m’expliquant que celles de grande randonnée sont utiles lorsqu’on part avec la tente, le sac, le matériel de camping, dans des régions où personne n’est encore allé. « Compostelle, ça fait des centaines d’années que des gens y vont, parfois même en sandales; le chemin est tapé! » Il y avait quand même une différence de prix de 125 à 200$ entre les bottes que je regardais au début et celles qu’il m’a fait essayer, différence à mon avantage. En plus, je peux essayer les bottes, « si possible pas trop dans la boue », et les retourner si elles ne me font pas, dans un délai raisonnable.

Bon; trois jours après mon choix de bottes, j’ai rendez-vous chez ma dentiste, à Verdun. Belle occasion pour essayer, tiens… Je pars de chez moi, près du métro Beaubien, et marche jusqu’au bureau de ma dentiste, en passant par le Mont-Royal, pour me donner une idée de ce que ça va donner avec un peu de dénivelé.

En partant, je croise l’archetier de chez Wilder et Davis et lui explique mon projet…

Je vois, à Outremont, une vielle dame toute cassée en deux qui s’avance sur son balcon, avec un assez gros sac de vidanges au bras. Je lui demande si elle veut un coup de main… Elle balance le sac une, deux fois, et le garroche (pas d’autre mot, en vérité) sur le bord du trottoir, en articulant « Thank you » à mon attention…

Je monte le Mont-Royal par le cimetière anglais et traverse au sommet vers le Lac des Castors, qui est encore gelé.

Début de la descente, de l’autre côté de la montagne.

Après 12 kilomètres et demie et deux heures de marche, j’arrive chez ma dentiste… Pour ne pas être en retard, j’ai marché vite, et là, j’ai chaud… Je suis un peu gêné, mais mon hygiéniste dentaire sourit…

Bon; pour faire une histoire courte: toujours pas de carie…

Retour… Je suis quand même moins pressé; il fait plus chaud, plus beau, je marche moins vite.

Verdun étant plus bas que la Petite Patrie, l’ascension est plus longue…

Puis c’est la descente par Outremont, de nouveau.

Rendu sur Fairmount, dans le coin des cafés, je suis fatigué. Ça me fait, au total, quatre heures de marche et déjà plus de 20 kilomètres… Je croise de nouveau l’archetier, qui finit de dîner sur une terrasse. Il est aussi surpris que moi. Vastes sourires des deux côtés. Je m’arrête pour collationner et raconter mon périple.

Il me restera une demi-heure pour me rendre chez moi, après un total de 25 km et autour de 400m de dénivelé au total (pas tant que ça, comparé à ce qui m’attend, en fait…).

Et les bottes? Juste une ampoule, à la pointe du deuxième orteil du pied gauche…

Par contre, après, j’avais mon cours de yoga. Là, j’ai pris mon vélo pour y aller.

Pensées pour Quynh, pour Marie-Danièle, pour André…

English digest: I tried my boots, went to the dentist, had no cavity but lots of sweat!

Pourquoi Compostelle?

(1er article de cette série)

Un dessin dans un livre de mon enfance sur l’espace et l’astronomie disait que la Voie Lactée était utilisée par les pèlerins pour se guider vers Compostelle. Je crois que c’est la première référence dont je me souvienne à ce sujet. Ensuite, il y a eu d’autres mentions, dans des lectures au fil des années… Puis, lors de mes passages à Cordes, dans le Tarn, la découverte qu’il y avait un hospice pour les pèlerins dans ce village. Je n’étais encore que vaguement curieux de ce voyage.

Il y a eu quelques marches en famille autour de Cordes; une expédition de quelques heures entre… Villefranche-de-Rouergue (?) à Najac (?), le long du GR36… Rien de majeur.

Plusieurs années plus tard, il y a eu une expédition au Mont Lafayette, avec deux amies violoncellistes, et quelques autres marches en petite montagne, pas loin de Montréal. J’ai beaucoup aimé ces promenades. Rendu là, je me suis pris à rêver de partir de Cordes et marcher jusqu’à St-Jacques de Compostelle…

Des années plus tard, plus précisément l’automne dernier, cette idée est revenue. Je ne sais pas vraiment ce qui a déclenché le retour… Je sais que j’en ai parlé à ma mère, parlé aussi avec deux amies qui sont aussi mes patronnes dans deux écoles de musique… J’en parlais sans m’être branché, encore…

Puis, mercredi le 8 mars, j’apprends que mon oncle Luc est mort. Ça m’a fait penser à ce que je voudrais bien faire avant de mourir… Compostelle est revenu dans le portrait, mais toujours sans décision. Au salon, juste après les funérailles, je me suis dit: « Si tu remets, si tu attends jusqu’à ce que la vie décide pour toi, lorsque la vie va décider, il va probablement être trop tard ». Tout à coup, il fallait que je fasse ce voyage. Je ne savais, je ne sais pas encore pourquoi, mais il le fallait, il le faut, je le sens.

Pensées pour ma famille, pour Gaston de Courtois, pour Catherine-André et Julie-Odile, pour Eugénie et Suzie, pour Luc, Emmanuèle, Karine, Louise…

English digest: I’ve been thinking about it for quite a long time.