De Cacabelos à La Laguna de Castilla (23e étape, samedi 10 juin 2017)

J’ai raconté, ce matin, une brève rencontre avec Magali. Il se trouve que, juste après avoir tapé et mis en ligne cet épisode, en sortant du café où j’étais, voilà que je retombe sur Magali, qui venait de me dépasser.

Nous rejasons et remarchons ensembles, vite rejoints par Peter, un Anglais qui connaissait Magali. La conversation s’engage à trois, dans le soleil et la chaleur. Au début, nous longeons la route, qui joue à saute-moutons avec l’autoroute… Magali a des piqûres terribles, qui la rendraient folle, dit-elle, si nous n’étions pas là pour… la tirer! En réalité, elle se tire bien d’affaire.

Nous avançons bien, prenons une petite pause (collation aimablement offerte par Peter), puis repartons et finissons par sortir de la grand route. Le paysage devient plus accidenté, le chemin plus beau… Puis, sortie à gauche, sentier descendant entre les arbres, à gauche, montée asphaltée directement à Cebreiro, à droite. Je pensais aller à Cebreiro… Mais, comme disait Peter il y a un instant, nous sommes une équipe… Alors, nous prenons à gauche.

Toute une descente… Nous allons la payer tantôt, quand il faudra remonter… Et, juste après un petit abri, voici la facture! Mais le chemin est magnifique. Ardu, pentu, superbe.

 

 

Après un bon moment à suer sous les arbres, nous arrivons à Fava, où nous prenons une autre petite collation. Magali s’arrête ici. Peter et moi continuons… À Laguna, le patron de l’auberge nous demande si nous voulons aller jusqu’à Cebreiro, puis nous avertit que c’est déjà plein là-bas… Bluff? Pas le goût de tenter, parce que l’arrêt suivant serait quand même un peu loin…

Nous nous arrêtons, Peter jase un peu avec Anita, notre voisine de chambrée, Tchèque qui vit à Londres, je sors prendre mes courriels… Et voici Michaël qui arrive à son tour!

Après une rapide toilette, nous soupons tous les quatre. La conversation atteint vite une profondeur surprenante, avec le système limbique impliqué parmi nos sujets… Puis j’ai une autre conversation avec Michaël, puis avec Peter…

Mais les sujets, même les plus réjouissants, ne se racontent plus dans un blogue… Désolé.

J’ai tout de même le plaisir de dire que ce fut une magnifique journée, très agréable et enrichissante.

English digest: lots of road, lots of off-road, lots of hills, lots of heat, lots of sweat, lots of fun.

La surprise de Magali (en passant à Pareje, 10 juin 2017)

Salué, puis fait quelques pas avec Magali, une Provençale un peu Italienne et un peu Corse, qui a réagi avec joie à mon « Bonjour! »

Quelques pas seulement, car nous sommes presque rendus au village suivant, où elle prend une pause, mais pas moi.

Elle a tout de même le temps de me conter qu’elle a triché sur son parcours et pris le bus… pour pouvoir arriver trois jours plus tôt à Santiago et faire une surprise à son mari en arrivant plus tôt que prévu à la maison.

Elle a un problème: « Je ne mens jamais, mais là je n’ai pas le choix: il me suit sur une carte, alors je dois faire attention à ce que je lui dis; je suis le plan, sinon il va deviner que je serai à Santiago plus tôt que prévu! »

Je lui demande la permission de conter ceci puis lui souhaite bon chemin et bon succès!

English digest: getting closer to Santiago…

Le voyage tire à sa fin… (Cacabelos, vendredi 9 juin 2017)

Si cet écriteau, dans le bistro où j’ai soupé, dit la vérité (pourquoi je doute? Parce qu’une maison à Santo Domingo de la Calzada proclamait que nous étions à 550 km de l’arrivée, alors que le premier panneau en sortant du village disait 565 et qu’un autre, plus loin encore, affichait 575km! Zut! Que l’euro fluctue par rapport au dollar, je veux bien, mais le kilomètre par rapport au Camino?!??!?! Eh! Oh!), donc, bref, si cet écriteau dit vrai, j’ai déjà fait plus de 580 km et il m’en reste moins de 200 à faire… Ça achève…

Ce matin, je commençais ma quatrième semaine de marche…

English digest: « All things must pass » (George Harrison)

De Riego de Ambros à Cacabelos (22e étape, vendredi 9 juin 2017)

Bon; ce matin, j’ai essayé de filmer le paysage avec les magnifiques chants d’oiseaux depuis le balcon de Pilar, mon hôtesse de la nuit dernière, mais on me dit que le son n’est pas passé… Désolé… J’ai filmé directement dans WordPress, je ne sais même pas comment récupérer le film pour le mettre dans Youtube…

… Toujours est-il que je n’étais pas totalement content de partir si tard… Sauf que Pilar m’a très aimablement offert non pas un mais deux cafés, et raconté plusieurs histoires depuis qu’elle tient pension. J’ai appris beaucoup de choses… Comme l’histoire de ce pèlerin allemand, qui lui dit quelque chose qu’elle ne comprend pas, puis dessinne… et elle se souvient alors que c’était lui qui frappait aux portes, il y a cinq ans, plié en deux au beau milieu de la nuit, et pour qui elle a appelé l’ambulance… Et gardé ses effets dans la chambre, pendant les jours de son hospitalisation. Elle m’a aussi raconté cette patiente qui était tombée et marchait croche, qu’elle a emmenée à l’hôpital où on lui a diagnistiqué une fracture. Ou encore cette voyageuse qui prend une chambre pour une personne mais se trouve mal de voir qu’il y a deux lits dans la chambre… Descend et montre à Pilar un écran sur son cellulaire où il est traduit qu’elle ne veut pas partager sa chambre avec un homme! Et Pilar de lui expliquer que la chambre est à elle seule…

L’histoire la plus émouvante était celle de cette voyageuse, il y a peu de temps, qui passait pour la septième fois, oui, son septième Camino… Elle l’a fait avec son mari, avec ses enfants, de plusieurs manières… Et le faisait seule, cette fois-ci, et pour la dernière fois, en mémoire de son mari décédé…

Ensuite, nous avons cueilli plusieurs cerises et je suis parti. Et grâce à l’influence de Michaël et de Pilar, j’ai descendu la première pente, assez raide merci, sans bâtons, et même en mangeant des cerises! Mes pieds étaient à la fête.

J’ai assez rapidement rejoint François, un Charentais, qui descendait moins vite, nous avons jasé quelques instants…

Puis j’ai rejoint Breida, une charmante Irlandaise qui descendait pas mal moins vite, et nous avons passé un bon bout de la journée ensemble: déjeuner à Molinaseca

(en compagnie d’un bassiste brésilien qui avait joué ici la veille: Anton)…

… café à Ponferrado (magnifique ville!)

et dîner à… zut, j’ai oublié. Tellement de villes et villages en si peu de temps! Et j’ai oublié mon guide à l’hostal…

Nous nous sommes laissés à la ville avant celle où je suis maintenant, qui s’appelle Cacabelos. En arrivant à l’albergue, surprise: Michaël est là, qui m’attendait presque.

Quelques paysages:

English digest: Lovely day walking, for most of the time, with a charming Irish lady, Breida. Enjoy your Camino!