Un rêve de Tina (déjeuner à Virgen del Camino, 6 juin 2017)

Je repensais ce matin, en traversant un pont (il y en a beaucoup sur le parcours, oui!), à ce rêve de Tina que je crois ne pas avoir encore raconté ici… Mais d’abord, le pont de ce matin:

C’était à la sortie de la vieille partie de Leon.

Mais donc, le rêve de Tina, qui remonte déjà à il y a deux semaines, lors de notre moment de voyage ensemble.

Une nuit, donc, je suis apparu dans son rêve… Ce n’était pas clair, disait-elle, mais ça pouvait être moi. Le rêve était complexe et contenait trois histoires. Celle me concernant était que je passais sous un pont, je prenais une pierre, assez grosse, assez complexe, l’enlevais et le pont s’écroulait. Tina, dans le rêve, était assez agitée de cela. Je lui ai demandé, après, si c’était une bonne chose ou une mauvaise, elle ne savait pas.

… Ça m’a fait penser à comment je suis dans la vie, parfois. Suis-je un briseur de ponts? Je sais que, parfois, je défais d’anciennes certitudes de mes élèves…

Enfin…

Bon; je repars.

English digest: sing « Sur le pont d’Avignon », that will do it.

Souper à Leon (5 juin 2017)

En après-midi, après avoir eu des nouvelles de mon clavier, j’ai dîné et réservé une chambre pour Roberto et Adriana, dans un hostel pas loin, je leur devais bien ce petit service…

J’ai dormi sur une chaise dans le hall d’entrée de mon albergue, sommeil secoué de nombreuses fois, puis me suis réveillé pour aller à la rencontre de R et A et les conduire vers leur hôtel.

Ensuite, comme il y a une boutique d’équipement pour cellulaires à deux pas de mon albergue, je me suis dit que j’allais m’acheter une mémoire auxiliaire, pour éviter que mon cell ne déborde (après tout, je me suis fait refuser des photos…).

Le jeune homme, voulant bien faire, m’a fait perdre mon après-midi de vacances… Il a copié en double mes photos, dans mon cell, et rien du tout dans la première mémoire qu’il voulait me vendre… J’ai dû effacer à la main 252 duplicatas de photos 🙂

Bon; ensuite, marche en ville et souper avec Roberto et Adriana. J’en ai pris pour mon grade!

… Étonnant, mais logique, il me semble, que ce qu’ils avaient à me dire, qui était probablement beaucoup ce que j’avais à entendre, m’ait été dit dans ce qui est tout de même ma troisième langue…

Le souper était excellent, par contre. Adresse à retenir: La Cuchara Leonesa, pour la soupe à l’ail et le merlu à la basquaise. Cuisine maison, et pas de frites, pour une fois.

… Et, oui, j’écris ceci sur mon clavier! 🙂

English digest: missing space in one’s phone sucks, erasing 252 duplicated pictures by hand sucks too, but La Cuchara Leonesa is a good restaurant.

De Reliegos à León (18e étape, lundi 5 juin 2017)

Après avoir découvert mon oubli, j’ai eu un moment bougon… puis…

Puis comment rester de mauvaise humeur en voyant tout ça?

Mais il y a autre chose… Hier, lorsque Gabrielle me disait que ses motivations étaient moins élevées que les miennes, je lui ai répondu que d’une part il n’y a pas de bonne ou de mauvaise raison de faire le Camino et que d’autre part ce qu’elle faisait était la réalisation d’un rêve de longue date… ce qui est toujours très honorable.

Après tout, je connais plein de gens qui ont décidé, un jour, de suivre leurs rêves, que ce soit pour faire plus de musique (oui, je pense à toi et aussi à toi), pour passer de la musique à la médecine (au moins cinq personnes en tête), d’autre chose de très bien à la médecine (oui, toi, et aussi toi même si tu ne connais peut-être pas ce blogue) ou encore, tout lâché pour finalement être toi-même (ben oui, toi, évidemment… je me demande si tu me lis…). Enfin…

Je me suis quand même dit que j’allais laisser traîner quelques hameçons, parmi les gens qui me suivent, au cas où… Courriel à Andrea, message à Roberto…

Puis j’ai vu un homme penché vers une femme assise… et en m’approchant, ai finalement vu les chiens. Un des deux était sur le flanc et le couple s’affairait à lui mettre un genre de mitaines. J’ai été vraiment ému.

Peut-être 45 minutes ou 1h plus tard, mon pied gauche a protesté; bon, ok, on fait la pause près de la fontaine, là. Le couple aux chiens me suit, les chiens sautent dans l’eau, heureux.

Je me demande ce que veut me dire le Camino, avec ça… Devrais-je finalement devenir un adulte responsable, moi aussi? Et, bon, ok, Dogo est adorable, mais… le chien est-il vraiment essentiel?

Pendant que se jouait ce questionnement existentiel, j’approchais lentement de León. Je reprends ici l’essentiel de ma conversation avec mon pied gauche…

-Quoi? Tu veux vraiment nous laisser tomber ici, sur un tas de cailloux en bordure d’une autoroute? Je refuse, tu m’entends? Je refuse de dormir dans ce siège social de banque, ni dans cet atelier de céramique, ni dans ce magasin de robinetterie, ni chez ce débosseleur, ni chez ce concessionnaire automobile. Regarde, là-bas, c’est la cathédrale, nous allons jusque là, pas plus loin, promis, même si nous y sommes autour de midi [c’était le plan depuis Burgos, eh, enfoiré!]. Allez, on y va, merci!…

Des agents de la Guardia Civil accueillent les voyageurs et me réfèrent à une auberge, pas trop loin.

En chemin, le couple aux chiens me dépasse encore…

Arrivée à l’albergue San Francesco di Assisi. Je monte à ma chambre, pour être accueilli par deux Italiens secs. Un Portoricain me suit de peu, et nous nous faisons tous deux dire de prendre nos douches tout de suite pendant que les deux frères (je les surnomme mentalement les Fratelli Dispiacente!) vont dîner.

Puis, message d’Adriana: ils ont récupéré mon clavier!

Roberto m’avait demandé de réserver une chambre pour eux, il n’y en avait plus à l’albergue mais l’hospitalero me donne une référence sur une rue voisine. J’arrive à un resto qui fait aussi hostel, je réserve pour Roberto et Adriana et décide de dîner sur place, même si le patron semble abrupt. Je tombe sur… les Fratelli Dispiacente! Deux anciens militaires!!! Qui rient de savoir le surnom que je leur ai donnés! L’un est luthier, l’autre poète! Conversation courte (ils ont fini de dîner) mais très plaisante.

Angelo (le poète) me fait même cadeau d’un micro poème:

Il viandante ascolta il respiro della Terra

(Le voyageur écoute la respiration de la Terre)

Camino, tu es vraiment étonnant!

English digest: Camino will surprise you every day.

p.s. Mon cellulaire est saturé, faut que je fasse de la place pour pouvoir prendre d’autres photos…

 

Déjeuner à Mansilla de las Mulas (lundi 5 juin 2017)

Battu plusieurs records, depuis hier: marché 40 km dans la journée, réveillé à 4:10, sorti à 5:55, par 6°…

Marche à l’aube sur le Camino qui longe la route… En passant sous une ligne à haute tension, j’entends les branches des arbres grésiller…

Mon pied gauche va presque bien; je repense à un moment de dialogue avec Gabrielle, hier, où nous nous disions que ma relation avec mon pied ressemble aux débuts d’une histoire de cœur… Oui? Non? Mon pied et moi avons dormi ensemble mais, le matin venu, plus rien n’est certain…

Rendu enfin au village suivant, café, jus d’orange (toujours s’assurer de voir le presse-jus; les oranges espagnoles sont délicieuses mais le jus de concentré est encore plus infect qu’ailleurs, par contraste), rôties… En me disant que j’ai déjà plein de choses à raconter…

Et je m’aperçois que j’ai oublié, ou perdu, le petit clavier…

English digest: lost the keyboard… Writing is much longer…

De Moratinos à Reliegos et histoire de Gabrielle (17e étape,

Après mes aventures du matin, marche en solitaire jusqu’à El Burgo Raneiro, où j’arrive alors que l’orage menace. Sortant d’une rue à droite, Gabrielle me rejoint sur la rue principale, qui se trouve être le Camino dans le village. Elle a faim, moi aussi, il y a deux machins où on sert à manger sur le tronçon de rue; le premier propose les mêmes plats, illustrés par les mêmes photos, que nous (les voyageurs) voyons depuis déjà plusieurs villes et villages; l’autre propose des mets basés sur des produits locaux, selon la disponibilité. Nous allons ici, la Cafeteria del Camino.

Gabrielle pataugeant devant le menu en espagnol, j’en dégotte un en anglais, à sa grande joie. Nous passons commande et la patronnen nous propose d’aller manger au jardin. Pourquoi pas, et nous voici derrière la petite maison, sous un genre d’abri de jardin en toile, doublée de toile de plastique. Je demande à la patronne si c’est étanche, elle dit que oui, grâce au plastique.

Heureusement, parce que l’averse se met à tomber pendant que nous dînons. La patronne vient fermer les pans de toile, pour nous protéger du vent, nous fait mettre nos sacs à l’abri de la pluie, bref, se fend en quatre.

Bon; il est tard et nous sommes les seuls clients, rendu à cette heure-ci, mais tout de même, elle a mis tout son cœur dans son accueil, clairement.

Pendant le dîner, je résume à Gabrielle mon voyage, ses raisons, mes découvertes… C’est rare que ce soit moi qui parle le plus, depuis le début du voyage… Ben quoi, c’est vrai…

Son histoire à elle est simple: gamine, elle entendait sa mère raconter comment elle est partie, jeune, et a voyagé avec son sac à dos. Dès qu’elle a gagné assez d’argent avec sa job (naturopathe et diététicienne), elle a démissionné et est partie pour l’Europe, avec un visa de travail de 2 ans au Royaume-Uni, dont elle est en train d’utiliser le premier mois à marcher vers Compostelle, après avoir profité d’autres vacances et d’autres excursions.

Elle résume le tout en disant que c’est beaucoup plus simple que ma propre démarche et qu’elle voulait juste vivre ce genre d’expérience avant de devenir une adulte responsable.

-Ah, alors tu n’es pas une adulte responsable?

-Non!

-Comment définis-tu une adulte responsable, alors?

-… Quelqu’un qui a un chien!

Nous repartons après l’orage et marchons les 12 ou 13 kilomètres restants avant le village suivant, seuls sur le plateau, entre les nuages, le vent, les montagnes qui sont plus visibles qu’avant l’orage et fort belles, dans le lointain. Permettez-moi de redire que nous habitons une planète magnifique.

Au menu de la conversation: la décomposition des cadavres et les rites funéraires, l’enseignement de la musique et le concert à venir de mes élèves de chez Suzie Auclair, l’apprentissage des langues…

Nous arrivons au premier hôtel après cette autre, plus courte, traversée d’un certain désert. Je m’arrête; ça me fait tout de même 40 km dans la journée! Elle, un peu moins, alors elle continue. C’était un très chouette bout de chemin.

Hôtel moderne, minuteries… Je fais un peu de yoga restaurateur dans le gazon, à la limite de geler parce qu’il vente encore autant mais je bouge moins qu’en marchant… souper, écriture, et voilà.

Je me demande encore comment a été le concert?

English digest: longest march in my trip so far. « So far » is, in fact, an apt description.

Dans la douche… (Reliegos, 4 juin 2017)

… Il y a un détecteur de mouvement. La douche est dans la même pièce que le lavabo et la toilette. Pour isoler la douche, il y a d’abord une paroi opaque, puis une vitrée en genre de plexiglass texturé.

Or, le détecteur de mouvement ne voit rien à travers tout ça…

Pour rallumer la lumière, il faut lever les bras au-dessus de la vitre de plexiglass… Genre, un bon 6-7 pouces au-dessus du niveau du sommet de ma tête. Gnarf.

English digest: showers with lights activated by motion detectors are not a great idea.

Collation à Bercianos del Real Camino

[Avant tout, un petit aide-mémoire: Real Camino signifie chemin royal, n’est-ce pas? 😉 ]

En sortant de La Bastide du Chemin, où je m’étais arrêté à Sahagun, pensant qu’on y parlerait français (pas du tout le cas! Très gentil pareil), j’ai de nouveau dépassé Sergio, l’Italien qui utilise son parapluie comme bâton de marche. Chaque fois, je le salue en l’appelant par son nom, chaque fois on dirait qu’il n’entend pas… « ¡Ola! » suffira la prochaine fois.

Sortie de la ville par un joli pont, puis… ça se corse: je suis suivi par un essaim de jeunes Américains qui parlent fort et font du bruit avec leurs bâtons. Argh. Bon, mon pied gauche, tu ne voudrais pas revenir en forme, juste un peu, comme pour pouvoir aller 1 ou 2 kmh plus vite? Non? Alors, en échange, vas-tu vouloir aller plus loin, aujourd’hui? On verra? Bon, d’accord, tu veux que j’écoute… Bien…

[Note: je me prends « live » un second café, pour continuer d’écrire… Il est bon!]

Alors, j’écoute, sur le petit chemin qui longe la route.

[Miam! Un deuxième biscuit avec le second café!]

Donc, j’écoute…

[…]

-And what happened?

-He cheated on her!

[…]

-It’s her dad, but still, I don’t find it necessary to remain angry like that…

[…]

-Yeah, they’re getting engaged. She’s from Poland or something[…]

Puis la conversation vient sur l’attentat de Londres, ce matin; je ralentis: il est question d’amis ou de parents qui sont dans la ville ou les environs, puis… Pourquoi des gens feraient de pareilles choses, puis…

-ISIS, what does that stand for?

[…]

-Yeah, there was a full episode of [pas entendu le nom de la série] that was about that!

Zut! Ils prennent leurs informations dans les séries télévisées!

Et ils se mettent à parler de séries télé!!! Quand passe telle série, ah, mardi, je l’écoute sur CBS… Ils sont totalement connectés à la télé américaine!

Puis cette perle:

-Oh, I don’t know what it’s all about but the title sooo much turns me on!

Puis ils se mettent à parler de Games of Throne et de Guitar Hero…

Et j’ai envie de m’arrêter et de leur dire de sortir de leurs coquilles et de vivre dans le vrai monde, deux semaines dans leurs vies, de parler espagnol au-delà de Ola, una cerveza por favor, donde esta el bagno, muchas gracias…

Bon, Nicolas, calme-toi, ne va pas faire ton mononcle… fous-leur la paix, tu ne gagneras rien à les antagoniser.

Nous arrivons à une intersection où il y a un panneau qui dit qu’on peut aller par ici ou bien par là. Peintes au sol, une flèche par ici, et une par là. Ce n’est pas plus clair qu’il faut.

[J’en reviens encore à peine d’être parti pour ce voyage sans carte fiable!!! Moi qui naviguais à travers la France, l’Italie, l’Espagne, pendant les voyages de ma jeunesse!…]

Je retourne au coin voir la grande carte et croise le groupe: quelques garçons et filles genre fin CEGEP ou début bac… qui me disent ola en passant…

Ils prennent par là; ça règle la question, je prends de l’autre côté. Une flèche plus loin, je vois écrit « Francés » sur la chaussée, après la flèche. Cadeau du Camino, merci!

Une minute et demie plus tard, deux cylistes me dépassent, un jeune homme barbu casqué et une jeune femme cagoulée, casquée et tout, je ne vois que ses yeux et ses sourcils noirs et son sourire éclatant:

-You are the only one that chose the right way! They all went the wrong direction! [avec un geste vers le viaduc qui enjambait l’autoroute]

Je n’ai que le temps de lui crier merci. Son sourire illumine encore ma matinée. Les cadeaux du Camino sont surprenants, mais toujours précieux.

Passage le long de, puis sous, une voie ferrée… Pas de passage à niveau, viaduc, emprise et talus tout neufs, clôture intégrale, rayon de virage très large; on dirait une ligne à haute vitesse… J’aimerais voir passer un train… Quinze minutes plus tard, autre cadeau du Camino: un train, tout petit, deux motrices et trois wagons, à haute vitesse, oui.

Puis, à Bercianos, je dépanne Gabrielle (une Australienne qui a travaillé deux ans en Angleterre et tout lâché pour pouvoir prendre de vastes vacances et voyager en Europe), juste parce que je sais quelques mots d’espagnol. Elle me reconnaît pour m’avoir vu écrire avec le petit clavier. Elle note l’adresse de mon blogue: elle était fascinée par le peu que je lui ai raconté de ma rencontre avec le groupe de jeunes Américains.

En tout cas, cette conversation « normale » m’a fait beaucoup de bien.

English digest: if you are American, come have a look at the world outside of MSNBC, CNN, Fox… It is beautiful.

Fin de café à Sahagun (4 juin 2017)

… Entendre parler du retrait des États-Unis du protocole de Paris, et d’un attentat à Londres…

Repenser à Manuel et à son message de paix, d’entente et de fraternité.

Avoir un peu envie de pleurer…

English digest: Manuel will explain everything one needs to know; remember to see him on the way.

Les toilettes du Camino… (Sahagun, 4 juin 2017)

HIer, tout occupé par mon drame interne en repensant à Incendies, j’ai oublié de revenir sur ce que j’ai vu à deux albergues dans deux villages successifs…

Je parlais dans un billet précédent des minuteries des lumières des salles de bain, qui sont généralement toujours trop courtes… Hier, donc, j’ai vu ce qui m’a semblé un sommet du vice: le commutateur de la minuterie était en-dehors de la salle de bain! Même pas eu le temps de me laver les mains avant la fin de l’éclairage!

– – –

Je dis souvent à mes élèves que le violoncelle est une métaphore de la vie, exemples à l’appui. Gaël va dire à ses élèves que le yoga est une métaphore de la vie, exemples à l’appui. Je vais ajouter que le Camino est une métaphore de la vie… Il y a des moments d’une élévation magnifique, comme tous ces instants où nous, les voyageurs, avons sous les yeux à quel point notre planète est un endroit magnifique… Et en même temps, des considérations du plus terre-à-terre comme quand et où manger, faire la lessive ou soulager nos besoins naturels…

On peut même combiner le terre-à-terre et l’élevé en faisant de la philosophie pratico-sémantique: par exemple, comment caractériser l’empirique, le dogmatique et le pragmatique?

C’est simple: le dogmatique va à la toilette à 5h30 le matin après avoir lu quelque part que c’est la chose à faire… L’empirique y va quand ça se présente et peut parfois pester contre les files d’attentes… Le pragmatique va à la toilette à 5h30 après avoir observé que nous sommes 20 ou 30 dans l’albergue et qu’il n’y a qu’une seule salle de bains à l’étage, pour tout ce monde (la salle à manger est encore fermée donc les toilettes attenantes ne sont pas disponibles)! L’évolution entre l’empirique et le  pragmatique se fait assez vite.

… J’avoue que, lorsque je lisais la description des albergues dans mon guide, je ne comprenais pas l’insistance du signalement des nombres de douches et de toilettes en regard du nombre de lits disponibles. Maintenant, c’est clair!

Déjeuner à Sahagun (dimanche 4 juin 2017)

Levé très tôt, plié mon linge pas vraiment totalement sec, parti à 6h06, revenu parce que j’avais oublié de déposer la clef (…), reparti à 6h13, traversé San Nicolas del Real Camino sans m’arrêter, sinon pour une photo…

Dans un sens, j’aurais aimé dormir ici! Mais je n’aurais pas eu l’extraordinaire entrevue avec Roberto, hier soir… Et je doute que mon pied gauche aurait accepté les km supplémentaires, hier soir…

Donc, pas arrêté… Première albergue: semble trop chic, trop nouvelle, bah… seconde, n’est pas sur le chemin… troisième… n’existe pas, tiens, le village finit ici. Ben coudon, Sahagun ce sera.

Marche en solitaire un bon moment, puis en vue de Sahagun, quelques mots puis quelques pas avec Gordon, Anglais récemment retraité, à la faveur d’un détour vers un ermitage.

Il faisait 10 degrés et venteux lorsque je suis parti. La tortilla con patatas et le café sont bienvenus!

English digest: back on line and back on the way.