Comme bien du monde, j’ai vu des images des événements à Charlottesville, images troublantes, particulièrement celles du reportage de Vice… Dans ce reportage, une des dernières séquences montre un plutôt jeune homme qui commence par dévoiler son arsenal, et qui ensuite ne déplore pas vraiment la mort d’une contre-manifestante. J’ai aussi vu le petit vidéo tourné par le matamore du reportage de Vice, alors qu’il apprend qu’il pourrait être arrêté: maintenant, il pleure et dit qu’il a peur pour sa vie.
Au-delà de la tentation de la condescendance et du mépris, qui est forte, je dois l’admettre (et plusieurs commentateurs, dans des sites américains, y ont succombé énergiquement), il y a la question de la crédibilité de ce message (qui est aussi mise en cause dans plusieurs commentaires).
Cela dit, si c’est vrai, s’il y a aux États-Unis d’Amérique, une quantité non négligeable de gens qui ont vraiment peur pour leurs vies, peur de se faire enlever les armes sans lesquelles ils perdent tous leurs moyens, alors mon sentiment est que le début de n’importe quelle issue de cette situation pourrie passera par un puissant effort d’écoute, d’éducation au sens large et de déconditionnement.
Ce sera d’autant plus difficile, long et ardu, que l’image même des É-U d’A est déformée, même chez ses partisans les plus forts. C’est loin d’être le presque paradis sur Terre que proclament ses zélateurs les plus naïfs…